art boy [hongjoong x reader]

Chapitre 2

Tu fixais ton reflet dans la glace en replaçant correctement des mèches de cheveux qui retombaient sur ton visage. Je suis une personne inspirante ? te répétais-tu en boucle depuis de longues minutes déjà. Qu'est-ce que j'ai de si inspirant ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Tu avais beau te regarder, tu ne comprenais pas ce qu'il voyait de si particulier en toi. Tu t'étais toujours considéré·e comme plutôt banal·e physiquement, et l'aura n'était pas un concept avec lequel tu étais familier·e, alors tu avais du mal à intégrer ce qu'il pensait. Mais quelque part, ses commentaires te flattaient. Tu n'avais jamais reçu un compliment de ce genre. « Tu as l'air d'être une personne inspirante » était pour sûr un compliment, non ? Surtout venant d'un artiste, dont l'inspiration est à l'origine de la création.
Tu te souris à toi-même. Ce Kim Hongjoong t'avait donné un peu plus confiance en toi. Ce n'était pas souvent que les gens te donnaient confiance en toi — plus encore quand ils ne faisaient pas partie de tes proches — et tu te rendais compte que peut-être en avais-tu vraiment besoin, au fond.
Tu étais excité·e à l'idée de le revoir, et tu savais que c'était pour bientôt. Tu avais le sentiment qu'il allait changer les choses dans ta vie, ne serait-ce qu'un peu.

Le lendemain, tu ne perdais pas une minute. Il n'était même pas encore minuit que tu l'attendais déjà sur le trottoir en face de la supérette où il travaillait. Tu te sentais paniquer un peu. Je suis ridicule, pensais-tu. J'aurais au moins pu attendre un jour de plus. Pour quoi il va me prendre, maintenant ?
Quelques minutes plus tard, tu le vis sortir et regarder autour de lui. Il finit par t'apercevoir et traversa la route en te faisant un signe de la main.

« Oh, y/n... Salut ! dit-il en arrivant à ta hauteur. Je ne m'attendais pas à ce que tu reviennes aujourd'hui.

- O-On n'est pas obligés de se voir, tu sais ? Je peux repasser un autre jour si tu préfères...

- Non ! répliqua Hongjoong. Je suis content que tu sois là. Attends une minute ! »

Il traversa une nouvelle fois la route en trottinant pour rentrer à l'intérieur de la supérette et en ressortit avec deux canettes. Il te rejoint et t'en lança une des deux, que tu rattrapais in extremis.

« Je ne t'ai même pas demandé, mais j'espère que ça te convient.

- Oui, c'est parfait. Merci, soufflais-tu

- Pas de quoi. »

Il sourit et passa une main dans ses cheveux bruns. Tu avais du mal à décoller tes yeux de lui, et il finit par le remarquer. Il détourna le regard.

« Q-Quoi ?...

- Ah, pardon ! Je voulais pas... »

Son visage s'attendrit une nouvelle fois. Hongjoong tendit sa main vers toi.

« Tu viens avec moi ? demanda-t-il

- Hein ? Où ça ?

- Ailleurs qu'ici. Viens ! »

Voyant que tu ne réagissais pas, il attrapa lui-même ta main et te tiras à travers les rues. Tu prenais soudainement conscience que tu étais seul·e, dehors, en pleine nuit avec un homme. Les rues avaient beau de pas être vides même à cette heure-là, c'était un comportement vraiment irresponsable de ta part. Pourtant, quelque chose te poussait à lui faire confiance. Tu laissais Hongjoong te tirer jusqu'à un parc, où il s'assit sur un banc. Tu le rejoins.

« C'est mieux ici, affirma-t-il. Tu ne trouves pas ?

- Oui... Mais pourquoi tu m'as emmené·e là ?

- Je voulais être au calme.

- Au calme ? »

Il ne répondit pas. Hongjoong attrapa ton menton pour que ta tête fasse face à la sienne. Tu te sentais rougir légèrement. Toujours sans un mot, il scrutait minutieusement chaque recoin de ton visage. De longues minutes silencieuses s'écoulèrent. Il finit par te lâcher.

« J'aime tes traits, lâcha-t-il. Je voudrais faire ton portrait. »

Tu écarquillais les yeux.

« Mon... Mon portrait ?

-  Oui ! Enfin, si tu es d'accord. D'abord des croquis juste pour m'entraîner, et peut-être que ça finira par une belle peinture. Je ne suis pas le meilleur peintre alors ne t'attends pas à quelque chose d'incroyable non plus, mais ça ne me ferait pas de mal de m'exercer en dehors des cours. Je t'avoue que j'en ai besoin, je maîtrise mieux les paysages. Si tu pouvais me prêter ton visage ce serait parfait. »