14. L'oublie

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Matthew pdv :

Les jours avaient défilé plus vite que je ne l'aurais cru. Désormais il ne nous restait plus qu'un jour avant cette fameuse mission.

Engouffré dans le canapé du salon, je regardais les informations à la télé. Je n'aimais pas spécialement m'affaler sur le sofa et ne rien faire, mais, j'étais complètement épuisé. Après tout un moment pour souffler n'a jamais fait de mal à personne.

Ces derniers jours, Elizabeth m'avait à peine adressé la parole et moi de même. Je ne savais pas qui de nous deux avait commencé mais ça m'était égal. Après l'incident d'il y a plusieurs jours maintenant, lorsqu'elle m'avait vu si faible qu'elle en avait eu pitié, j'avais préféré prendre mes distances.

Décision qu'elle avait visiblement approuvée, et vivement. Elle passait le plus clair de son temps en compagnie d'Emma. Hier, elles ont fait du shopping, et le sourire qui ornait ses lèvres m'a rendu fou. J'aurais payé cher pour l'imprimer quelque part dans ma tête pour tout le temps le revoir.

Garret, lui, s'était contenté de me coller. Comme maintenant, où il commentait chaque minute du programme de la télévision, portant son affreux pull de noël qui n'était même plus de saison.

Matthew :

À l'aide, je vais trucider Garret. Par pitié prends-le avec toi

La réponse de ma cousine ne se fit pas attendre.

Emma :

Vous n'avez qu'à nous rejoindre, on mange dans un italien.

- Je ne savais pas que c'était possible de manger dans quelqu'un. Entendis-je la voix de mon débile de frère, qui regardait mon téléphone par dessus mon épaule.

- Je vais t'arracher tous tes membres un par un pour les donner à manger à Pepa.

- Eh ! Laisse Pepa en dehors de ça ! Dit-il feignant d'être outré comme s'il était le tuteur légal de son cochon.

- Bon prépare-toi on va manger dehors avec Emma.

- Il y aura mon trésor ?

Alors que je m'apprêtais à partir moi aussi me changer, je me retournai aussitôt vers lui, muni d'un regard noir.

- Tu l'as appelée comment ?

- M.o.n .t.r.é.s.o.r. Articula-t-il comme pour me narguer.

Je déglutis difficilement avant de reprendre un air impassible. La jalousie me brûlant la gorge.

- Vas te changer. Ordonnai-je froidement.

Il se mit à rire.

- Ohlala quel homme jalouuux. Pourquoi l'avoir ignorée si tu t'intéresses autant à elle.

- Je ne m'intéresse pas à elle d'abord. Mentis-je. De toute façon ça ne te regarde pas ce que je fais ou non.

*

Je pouvais sentir le poids de son regard sur moi tandis que nous nous dirigions, Garret et moi jusqu'à leur table. Ce qui régnait dans ses pupilles n'était pas de l'attirance ou de l'affection. Elle se contentait de me fixer sans détourner les yeux, d'un air désapprobateur. Comme si elle n'avait aucune envie que je sois là.

J'eus presque envie de lui crier qu'elle n'avait pas à agir comme ça, puisque ce n'était pas elle qui s'était retrouvée complètement désarmée devant moi. Mais plutôt l'inverse.

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