23. Trouve-moi

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Matthew pdv :

Élizabeth se décomposa et en guise de réponse à ma question, elle me jeta simplement le dossier qu'elle venait de trouver.

Elle n'osa même plus me regarder tandis que je lisais ce qui l'avait troublée.

« Rose Clark »

Je continuai ma lecture sur le dossier qui était de toute évidence à propos de sa maison dans laquelle nous siégions, quand soudain quelque chose retînt à mon tour mon attention.

« Maison à vendre »

Vendre.

Vendre.

Vendre.

Ces mots se répétèrent dans mon esprit plusieurs fois avant d'en trouver le sens.

Bordel.

La maison d'Élizabeth allait être vendue, et ce dossier ne datait pas de la dernière pluie. C'était comme si je sentais encore les traces d'encre sur le papier. Chaque mot avait été écrit en gros caractères afin que l'on ne voit que ça.

- Élisa...je suis désolé. Dis-je simplement alors qu'elle se dirigeait déjà vers le bureau où elle s'y assit.

Pourquoi étais-je désolé ?

J'étais désolé de la voir aussi impassible à cette nouvelle alors qu'au fond elle ne devait avoir qu'une envie : crier.

J'étais désolé qu'une maison dans laquelle elle avait passé toute son enfance lui soit arrachée aussi violemment.

Désolé qu'elle ne l'ait appris que par un vulgaire bout de papier qu'elle n'était même pas censée chercher.

Mais depuis quand étais-je capable de ressentir autant d'empathie ?

- Ça ne fait rien. Déclara-t-elle tout en peinant à avaler sa salive, et je sus que justement, ça lui faisait quelque chose.

Bien plus que ce qu'elle osait montrer.

Mais je voulais qu'elle me le montre, je voulais la voir.

Sous tous ses attraits je voulais la voir.

Et cette pensée me fit peur. Le genre de peur qui vous paralyse tant les risques sont grands.

Élizabeth regarda les caméras de l'immeuble en direct tout en poussant un soupir. Plus nous avancions et plus les questions se multipliaient, plus les problèmes devenaient importants. Sans que nous ne réussissions pour autant à les résoudre.

La disparition précaire de Warren avait fait naître en elle quelque chose dont elle n'osait même pas parler. Les événements la malmenaient sans ménagement.

- Matthew, m'appela-t-elle tout en prononçant chaque lettre de mon prénom ce qui m'alerta aussitôt, je crois que tu devrais voir ça.

Je me ruai à côté d'elle sur le bureau, et regardai la caméra située derrière le bâtiment.

Oh putain de merde.

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