29. Le diable incarné

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Pablo pdv :

Je maintenais sa tête contre le gravier froid depuis déjà plusieurs minutes, des marques avaient sûrement dues apparaître sur son visage. La pluie coulait sur ma veste, mais aussi sur son corps inerte. La seule chose que l'on entendait encore était son souffle saccadé qui s'abattait contre le sol.

- Tu as intérêt à me donner les réponses à mes questions, le menaçai-je avant de le relever brusquement.

Tout en attrapant violemment son tee-shirt, je le rapprochai de moi.

- Parle.

Il se mit à respirer plus rapidement tout en grimaçant : sûrement à cause de mes mains qui l'étouffaient presque.

- Je, je, commença-t-il peinant à parler, alors je relâchai ne serait-ce qu'un peu la pression que j'exerçais sur son cou, je n'y suis pour rien je te le jure.

Je le regardai droit dans les yeux le poussant à continuer.

- Elle, elle est en danger ! Il la veut et il l'aura Pablo, ce n'est qu'une question de temps.

Je réfléchis quelques instants, repensant à ses magnifiques cheveux bruns, presque noirs qui ne cessaient d'apparaître dans mon esprit. Ses lèvres si tendres, qui n'esquissaient que pour un clown. Un vulgaire mercenaire.

- Qui ça il ?

- Le diable incarné ! S'écria-t-il telle une évidence tandis que je fronçai les sourcils.

- Bon sang mais qui est cet homme ?

Il commença à trembler et ses yeux devinrent presque noirs. Son cœur battait à la chamade, je pouvais le sentir cogner contre ma poitrine. Ses membres étaient pris de milles tourments.

- Crois-moi, tu n'as aucune envie de le savoir.

- Avoue plutôt que tu ne le sais pas, le provoquai-je mais sa réaction me surprit soudain.

C'était comme si quelqu'un était là derrière nous, et qu'il veillait à ce qu'il se taise. Il était mortifié, et la peur le dévorait complètement. Je le surprenais à regarder autour de lui, à se gratter la tête, mais aussi à s'arracher quelques mèches de ses cheveux.

- Élizabeth, déclara-t-il et à la mention de ce prénom qui n'était pas encore sorti malgré que nous parlions d'elle, je me raidis, est en danger.

Il se répétait comme s'il frôlait la folie.

- Mike, calme-toi, tu vas gentiment me suivre et on va parler.

Il se défit brusquement de mon emprise et s'exclama en secouant la tête dans tous les sens :

- Non, non non. C'est trop dangereux de s'en mêler. Je l'ai avertie et la connaissant : elle foncera tête baissée. Nous ne pouvons plus rien faire pour elle.

- Mike, si nous ne faisons rien, ce diable incarné comme tu le décris, nous prendra Élizabeth. Si elle est à Madrid aujourd'hui, ce n'est certainement pas le fruit du hasard, tu ne crois pas ?

Il se frotta vivement les yeux jusqu'à ce qu'ils deviennent rouges, et plongea son regard abattu dans le mien.

- Alors qu'il la prenne, je te l'ai dit, elle n'en fera qu'à sa tête.

Je regardai un instant le ciel, et réalisai à quel point Élizabeth était devenue forte avec le temps. Elle était devenue une célèbre tueuse à gage dont tout le monde avait peur. Et pourtant, quelqu'un semblait la traquer, et bien décidé à l'avoir.

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