27. Rose Clark

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Élizabeth pdv :

Après le départ de Mike, j'enfilai rapidement un long pantalon bleu marine ainsi qu'un débardeur blanc. Afin de ne pas attraper froid, je rajoutai un tailleur de la même couleur que le pantalon.
Matthew opta pour une chemise en lin, et un pantalon lui aussi en lin.

Les doigts crispés sur le papier, je me demandai si j'avais fait le bon choix de décider d'y retourner.

J'allais revoir ma mère après 9 ans.

Et j'étais terrifiée, parce que je n'étais plus celle que j'étais, et la vérité était que j'avais peur d'être rejetée. De ne pas être à la hauteur de ses attentes.

Mes mains se baladèrent sur l'écriture de Mike, où l'adresse était marquée à l'encre noir, et j'eus la nausée.

- Tu es prête Élisa ? On peut y aller ? M'appela Matthew qui m'attendait déjà dehors.

- Oui, j'arrive.

J'attrapai un bouquet de roses blanches que j'avais acheté chez la fleuriste au coin de la rue au préalable, et rejoignis Matthew.

- Elles sont magnifiques, s'exclama le mercenaire sans pour autant regarder les roses, son regard étant rivé sur le mien.

Je lui offris un léger sourire sentant mes joues s'empourprer. 

Cette timidité que je ressentais me surprenait. Depuis quand l'étais-je ?

- Viens c'est par là, déclara Matthew en montrant une rue sur notre droite.

Ainsi je m'empressai de le suivre. Nous marchâmes sans dire un mot pendant 10 bonnes minutes, n'entendant plus que le bruit du vent. Cette brise souleva mes cheveux que j'avais étrangement attachés, et ceux du mercenaire.

L'image de ma mère revint dans mon esprit, souriante et avec la joie de vivre. Son sourire était capable d'éteindre le feu qui grandissait en moi. Mais lorsque j'avais été contrainte de partir de chez moi et de me rendre chez Warren, ce feu n'avait fait que s'attiser.

Peut-être que si j'étais restée avec elle, ma vie aurait été bien plus différente que celle que j'avais menée.

Matthew se pencha sur le GPS de son téléphone et vérifia plusieurs fois l'adresse. Je sentis mon coeur tambouriner dans ma poitrine priant pour s'échapper, lorsqu'il se tourna vers moi les sourcils froncés.

- Je me suis trompé de route, annonça-t-il, il n'y a pas de maison ici.

Je ravalai ma salive, et commençai à trembler. Les larmes menaçaient de couler tout le long de mes joues, mais refusant de ressentir quoi que ce soit je les retins comme je pus.

- Non, c'est bien ici.

- Alors quoi ? Sa maison a été détruite ? M'interrogea le brun plus perdu que jamais.

Je n'osai plus parler, les mots se perdant au plus profond de moi. Mes lèvres se contentèrent de trembler car tout en moi menaçait de s'effondrer.

- Ne t'en fais pas Élisa, je vais voir s'ils n'ont pas une Rose Clark dans la ville sur les registres. Essaya tant bien que mal de me rassurer Matthew.

Je secouai la tête.

- Il n'a jamais été question de maison, lui confiai-je avant de l'emmener dans un endroit rempli de fleurs fanées.

Il écarquilla les yeux, parcourant chacune des pierres tombales, et manqua de s'écrouler lorsqu'il vit sur l'une d'elle « Rose Clark ».

Je ne le regardai plus, et déposai doucement les roses blanches que je lui avais ramenées.

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