44. La machine de guerre

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Matthew pdv :

Je la guidai jusque dans la salle de bain où Pablo m'avait gentiment montré où se trouvait les antidouleurs. Je la fis s'asseoir sur le revers de la baignoire, attrapai un désinfectant ainsi que du coton, et m'approchai doucement d'elle.

- Ça risque de piquer, pince-moi si tu en ressens le besoin, déclarai-je un léger sourire en coin, repensant au soir où j'avais soigné son pied.

Cette dernière comprit aussitôt que ces mots je les lui avais déjà dits, et ne pus réprimer le grand sourire qui se formait peu à peu sur son visage. Elle était si belle lorsque la joie peignait ses traits.

- Tu sais, ça ne fait pas si mal que ça. Ce ne sont que des égratignures, me rassura-t-elle avant de grimacer lorsque je posai le coton humidifié sur sa coupure.

- Toujours aucune envie de me pincer ? La charriai-je.

Elle secoua la tête, visiblement amusée.

- Je te soupçonne d'en prendre plaisir si je venais à te pincer.

J'éclatai de rire, et Élizabeth fit de même. Tout semblait si simple à ses côtés dans ce genre de moments, comme si ma place n'avait jamais cessé d'être là.

J'attrapai une poche de glace puis, la posai sur son front chaud. La belle brune me regarda faire sans dire un mot, ses yeux verts pétillaient d'une lueur que je ne saurais discerner. Elle attrapa la poche froide à ma place, mais je ne retirai pas immédiatement ma main, subjugué par la profondeur du regard de cette dernière. Élizabeth était si attrayante que tout mon bon sens s'envolait aussi vite qu'il était venu, comme s'il n'avait jamais été là, quand je la regardais. Toutefois, je me résignai à reprendre mes distances.

- Je suis contente que tu sois là, me confessa-t-elle doucement et je me mis à sourire tel un imbécile.

- Tu connais mes insomnies, elles ne veulent vraiment pas me lâcher.

- Tu ne m'as jamais dit pourquoi tu en faisais, me fit-elle remarquer tandis que je rangeais le désinfectant dans le tiroir de la commode. Tu sais, je ne te jugerai jamais Matthew, je me doute que ça n'a pas été facile pour toi non plus.

Lorsque je revins prêt d'elle, je me figeai. Personne n'avait jamais essayé de se montrer si compréhensif avec moi. Ce qui m'effrayait le plus était que j'avais envie de tout lui dire, que ce sentiment de perte de contrôle se faisait ressentir avec elle, pourtant il ne me dérangeait plus.

- Quand j'étais enfant, commençai-je tout en ravalant ma peine, je ne dormais que très peu parce que déjà les cris et les pleurs de ma mère lorsque mon père rentrait tard du travail, me réveillaient. Ensuite, ce fut une boucle infernale, je dormais de moins en moins parce que j'avais peur qu'à mon tour il vienne dans ma chambre, et me fasse subir le même traitement.

Tout en se pinçant les lèvres, elle m'interrogea :

- Est-ce qu'il a déjà...

- Levé la main sur moi ? La coupai-je aussitôt.

Cette dernière hocha la tête, sans rien dire, m'incitant à poursuivre. Je réfléchis quelques secondes, faisant appel à des souvenirs que j'avais décidé de garder enfouis en moi.

- Ça lui est arrivé une fois, avouai-je, ou peut-être deux, je ne m'en souviens plus très bien.

Elle semblait peinée par ce que j'étais en train de lui dire, mais cela me paressait peu plausible parce que malgré tout elle restait la célèbre machine de guerre. Impossible qu'elle ressente ce genre de sentiments pas vrai ?

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 29 ⏰

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