Passion

40. Confession

Élizabeth s'accrochait à la chemise de Matthew, comme un naufragé à sa bouée. Elle l'agrippait si fort, que l'on pouvait se demander s'il respirait encore. Ses prunelles vertes n'avaient plus aucune retenue, plus aucun contrôle.

Les gens avaient arrêté de danser depuis un moment déjà, seuls eux continuaient encore de tourner tout en s'embrassant jusqu'à en perdre le souffle. Le mercenaire avait une main posée à l'arrière de sa tête, caressant par la même occasion ses longs cheveux bruns, et l'autre placée sur sa taille. Élizabeth tenait son visage en coupe. Aucun n'avait vraiment les idées claires.

En les voyant comme ça, nul ne pourrait se douter qu'ils avaient tous les deux tuer des centaines de personnes au moins, que leurs pêchers étaient bien plus nombreux que leurs moments de rédemption.

- Bordel ce que je pourrais t'embrasser toute la nuit, souffla le mercenaire en se détachant un instant d'Élizabeth, le regard brûlant.

La brune secoua la tête :

- Alors ne t'arrête pas.

Sur ces mots, Matthew dévora ses lèvres, tellement passionnellement, qu'il se trouvait à la limite de l'indécence.

Personne ne voulait voir leur dépravation de toute façon.

*

Matthew pdv :

Elle engloutit le shoot si vite que je me demandai s'il y avait réellement eu de l'alcool à l'intérieur. Son rire conquit toute la salle. Les regards curieux des personnes présentes dans la pièce ne la quittaient plus. Élizabeth était affalée sur le sofa du bar à karaoké dans lequel nous avions fini, les cheveux éparpillés un peu partout.

- Parle-moi de toi Remington, s'écria-t-elle les yeux ravagés par l'alcool, chose qui ne me provoqua étrangement aucun dégoût.

Je lui offris ce vrai sourire que je me croyais incapable d'accorder à quelqu'un, et elle n'hésita pas une seule seconde à me le rendre.

- Qu'est-ce que tu voudrais savoir ?

Elle réfléchit longuement.

- Ça marche si je te disais, tout ?

- Non, sois plus précise.

La brune se releva légèrement du canapé.

- Parle-moi de ta mère, me demanda cette dernière timidement, caractère que je ne lui connaissais pas, mais qui bizarrement me plut.

- Je me rappelle, qu'elle avait dans le coeur ce que quelqu'un comme mon père n'aura jamais.

Flash-back :

Il était tard lorsque la nuit tomba, que les étoiles s'alignèrent les unes avec les autres dans le ciel. De ma fenêtre, je pouvais les observer tout en espérant un jour me glisser entre elles. Pourquoi m'y glisser ? Et bien, parce que ma mère avait juré de finir là-bas, et que je ne me sentais bien que lorsque j'étais dans ses bras.

- Matthew, m'appela-t-elle en apparaissant sur le seuil de la porte, tu as passé une bonne journée mon chéri ?

Je n'arrivais plus à parler, un noeud s'était formé au creux de ma gorge, m'empêchant par la même occasion de respirer correctement. Les rythmes de mon coeur étaient irréguliers.

- Bien, m'écriai-je aussitôt, la faisant grimacer.

- Écoute mon coeur, commença ma mère tout en se rapprochant de moi afin de m'attraper doucement par les épaules, tu n'as pas besoin de me mentir à moi, je sais bien que ça n'a pas été. Dis-moi ce que c'était cette fois ?