21. L'ombre

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Élizabeth pdv :

Les stores créaient de fins filets de lumière qui me réveillèrent. Étendue dans les draps de ma chambre, je me rappelai progressivement les événements de la soirée.

Les caméras. Matthew. Mon pied.

Je poussai un hoquet de surprise lorsque je compris que c'était lui qui m'avait traînée ici m'étant endormie. De toute façon il valait mieux ça qu'il me laisse dormir dans son lit. Je n'aurais pas supporté dormir une deuxième nuit avec.

Peut-être que si ?

Non. Non. Non.

Je ne devais certainement pas m'attarder sur lui. Je devais avoir les yeux fixés sur mes objectifs, et me languir de quelqu'un en plus d'être impossible sentimentalement parlant n'était carrément pas dans mes plans. Cela me déconcentrerait trop de ma tâche initiale, à savoir faire mon travail.

J'avais sûrement apprécié ce baiser et nos quelques rapprochements pour la simple et bonne raison que je n'en avais pas eu depuis longtemps. Cela n'avait rien à voir avec lui. Ça aurait pu être Matthew, comme ça aurait pu être quelqu'un d'autre.

Arrête de vouloir te rassurer, laisse-toi aller plutôt.

Élizabeth reprenait le dessus sur moi et je détestais ça. N'étais-je pas ce genre de machine qui détruit uniquement et n'a aucun sentiment envers les autres ? Je ne dirais pas que j'ai des sentiments pour le mercenaire qui cohabite avec moi, non ça c'est certain. Seulement lorsque je baisse ne serait-ce qu'un peu ma garde, je sais qu'il est là à attendre l'opportunité de se glisser entre mes failles et de lire en moi comme dans un livre ouvert.

N'étant pas une experte des relations quelles qu'elles soient, j'étais incapable de comprendre réellement ce que j'attendais de lui.

Rien. Absolument rien.

Peut-être voulais-je m'amuser et faire redescendre la pression ? Après tout entre nous il y avait une telle tension qu'il fallait bien l'apaiser.

Mais me trouvais-je des excuses ?

Non ce genre de choses arrive, c'est humain.

Mais l'étais-je encore ?

Il m'avait attirée dès que je l'avais vu et je ne m'en étais jamais cachée, mais cette attirance m'empêchait-elle de penser clairement ? De garder mes distances ?

Les seules distances que tu as enlevées sont celles qu'il ne verra jamais.

Soudain un bruit de porte qui se ferme me fit sursauter. Puis enfin, la mienne s'ouvrît sur le mercenaire qui occupait, un peu trop à mon goût mes pensées.

Je fronçai les sourcils lorsque je le vis tenir un plateau dans les mains de pains beurrés avec du café.

- C'est service à table maintenant ? Dis-je munie d'un sourire mesquin. Qui es-tu ? Une femme de chambre ?

Il secoua la tête, dépité par mes remarques et éclata de rire.

- Ton pied va mieux ?

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