Élizabeth pdv :
La ville de Madrid défilait rapidement sous mes yeux, si vite que j'arrivais à peine à distinguer les lampadaires des maisons. Pablo aimait visiblement tout autant que moi la vitesse. En effet lorsqu'il conduisait, il semblait complètement ailleurs, le regard rivé sur la route. Son visage paraissait détendu, tout le contraire du mien.
Mon souffle saccadé et les battements de mon cœur qui venaient cogner contre ma poitrine, étaient clairement la preuve que j'étais tout sauf, détendue. Je ne comprenais pas ce qu'il était en train de se passer avec Matthew, et le diable incarné semblait de plus en plus vouloir me piéger. Je devais être vigilante, ce pourquoi avoir des sentiments ne m'était pas permis.
Et si j'avais enfreint cette règle bien avant de l'avoir fixée ?
Mes ongles tapotèrent nerveusement ma cuisse, geste discret, qui pourtant n'échappa pas à Pablo qui s'était arrêté à un feu.
- Tu sais, tu peux tout me dire, dit-il d'une voix qui se voulait rassurante mais celle qui me rassurait habituellement n'était pas la sienne, tu n'es pas obligée de garder les choses pour toi.
- Il n'y a rien que tu aies besoin de savoir, dis-je et il se concentra à nouveau sur la route.
J'avais dit ça un peu plus sèchement que je ne l'aurais voulu, mais qu'attendait-il que je lui dise après tout ? C'était fini le temps où l'on se confiait tous nos petits secrets comme des enfants, tout avait changé. Et plus rien ne serait jamais comme avant, pour la simple et bonne raison que nous avions aussi changé.
- On est bientôt arrivés, m'informa-t-il alors que je poussai un soupir.
Depuis mon arrivée à Madrid, je n'avais pas eu une seule journée pour moi, et ça me manquait atrocement. Ce pourquoi, je me promis qu'après aujourd'hui, j'allais faire les choses pour moi. M'amuser sans penser au lendemain.
Pablo se gara à proximité de la maison, et nous marchâmes quelques mètres afin de s'y rendre. Il passa devant moi, et je le suivis de près. Lorsque nous fûmes arrivés devant la maison, mon corps entier se crispa quand je me rendis compte qu'elle n'était plus là.
Non. Non. Non.
Ce n'était pas un objet que l'on déplace ou bien que l'on perd. C'était une putain de grande maison. La maison dans laquelle j'avais passé quatorze ans de ma vie. C'était une des seules choses qui me restait de ma mère, et aujourd'hui il n'en restait plus que des ruines.
Ma gorge se noua peu à peu tandis que je me rapprochais des ruines de cette dernière. Un homme passa par là et je l'interpellai :
- Est-ce que vous savez ce qu'il est arrivé à cette maison ?
L'homme fronça les sourcils.
- Cette maison a été détruite sous les ordres de son propriétaire.
J'avais envie de lui crier que moi seule étais la propriétaire de cette maison, mais j'avais tord. J'avais envie de hurler qu'en détruisant cette maison il m'avait enlevé bien plus que des pierres et du ciment, mais je me retenais.
- Vous devez partir, l'endroit n'est pas ouvert au public. Reprit l'homme sans trop me regarder.
Cela ne faisait que deux jours, même pas que j'étais partie de cette maison, et voilà qu'elle se retrouvait complètement détruite. Mes membres s'engourdirent et je crus voir flou lorsque je réalisai qu'à présent, je n'avais plus aucune preuve dans le but de trouver l'auteur de ces caméras. J'étais revenue au point de départ et la frustration me consumait entièrement.
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ActionC'est aux États-Unis que se situent les plus gros et puissants gangs. En lisant cette histoire vous allez pénétrer dans un univers rempli de haine, rancune, amour, amitiés, bagarres, combats et enfin aventures à n'en plus en finir. La machine de gu...