36. Révélations

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Élizabeth pdv :

Mon corps entier était paralysé devant le spectacle qui s'offrait à moi. Après des jours à le chercher, voilà que Warren se pointait devant moi le sourire aux lèvres. Pablo avait raison, il ne paraissait pas du tout inquiet par quoi que ce soit, il semblait lui-même : une énigme comme d'habitude.

Warren me regarda longuement de la tête aux pieds comme pour s'assurer que j'étais en un seul morceau, ce qui était culotté de sa part. Ensuite, il n'adressa poliment qu'un signe de main au mafieux.

- Je n'ai pas arrêté de te chercher, lui reprochai-je vivement sentant que je perdais petit à petit le contrôle.

Il fallait à tout prix que je relâche toute la pression que j'avais accumulée ces derniers jours sur lui.

- Il faut croire que tu as mal cherché.

Je secouai la tête non sans laisser échapper un rire jaune. Son air arrogant jouait clairement avec mes nerfs. Ma patiente avait ses limites et il le savait.

- Peut-être que des nouvelles de ta part m'auraient aidée tu ne penses pas ? Demandai-je sarcastiquement.

Warren haussa les épaules.

- Tu ne serais jamais venue si je ne t'avais pas fait croire que j'avais disparu. Répliqua-t-il telle une évidence.

Je passai la main dans mes cheveux l'air désemparé.

- Où ça ? Te chercher ou bien à Madrid ? Bordel.

- Justement, c'est le bordel ici, et tu dois en avoir conscience.

- Parce qu'une discussion n'aurait pas suffi pour justement, que j'en ai conscience ?

Il secoua vivement la tête. Évidemment, Warren était tout sauf un admirateur de la communication. La vie pour lui n'était qu'un puzzle que chacun devait résoudre soi-même.

- Toi seule saura avancer à ton rythme. Il y a des choses que tu dois savoir, mais tu n'es pas encore prête à les entendre.

Je roulai des yeux.

- Non mais dites-moi que je rêve ! M'écriai-je comme si j'étais folle, comment tu peux décider de ce que je suis prête ou non à entendre à ma place ! Je te signale que j'ai 22 ans, dans quelques mois 23, alors tes réflexions pourries tu peux te les garder.

Il soupira tout en gardant un sang froid monstrueux. Je me demandais bien de qui je tenais cette colère en moi. Mais la vérité, c'était que cette colère n'avait rien d'héréditaire, elle était née en moi comme une mauvaise herbe qui pousse progressivement sans que l'on ne l'y invite. Elle venait empoisonner chacun de mes nerfs.

- Pedro tu veux bien partir, c'est une discussion privée. Ordonna sèchement ce qui me servait de père.

- Il s'appelle Pablo. Le corrigeai-je d'un ton las.

- Pedro, Pablo, c'est la même chose. Laisse-moi discuter avec la machine.

« La machine »

C'était tout ce que j'étais à ses yeux : une vulgaire machine qui ne lui servait qu'à tuer. Qu'à se venger de ceux qui l'avaient trahi.

Pablo guetta ma réaction et ne voyant rien dans mon regard signifiant que je veuille qu'il reste, il partit.

- Enfin seuls, commença Warren, écoute princesse, son surnom me laissa un goût amer à la bouche, je n'ai pas disparu juste comme ça, il se passe des choses ici. Et tu devais t'y rendre.

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