3-Un malencontreux café

3.3K 113 117
                                    

Ayden Hill:

Je n'étais pas pour. J'avais catégoriquement refusé. Recevoir des cours particulières, qui plus est d'un gamin de mon âge. Et puis quoi encore, me marier au pape ? Mais face aux arguments que mon père avait énoncé, j'avais bien compris que je n'avais pas vraiment mon mot à dire.

Arguments, arguments... ça ressemblait plus à du chantage. Bref.

Mais quand il m'avait annoncé la personne qu'il pensait être la plus adaptée pour m'apporter son « aide », mon opinion sur cette idée avait très vite changé.

Parmi tous les étudiants possibles dans cette université, il avait fallu qu'il la choisisse elle. Néra Fores. Cette fille avait réussi à susciter mon intérêt à la minute où j'avais croisé son regard. Il était empli d'une véritable tristesse, ancré en elle depuis déjà très longtemps. Et j'en étais persuadé, c'était d'ailleurs quelque chose qu'elle s'efforçait à dissimuler, quitte à se laisser noyer dans celle-ci. Mais comment aurais-je pu ne pas le remarquer ayant moi-même été si proche de cette émotion par le passé ?

Autre chose m'avait attiré dans son regard, quelque chose de bien plus violent, de plus profond : la haine. Oui, il était aussi empli de haine. En grande quantité. De qui ou de quoi, je n'en avais pas la moindre idée, mais je comptais bien le découvrir en prenant un malin plaisir à détruire une à une toutes les barrières qu'elle semblait avoir érigé pour s'en protéger.

Mais fait attention mon ange, car tout le monde sait que même les meilleures barricades ne font pas le poids face à l'arrivée d'une tornade.. que la partie commence et que le meilleur gagne.

Néra Fores :

Sortie plus que perturbé par ce qu'il venait de se passer et surtout parce que je venais d'accepter, je me dépêchais de rejoindre Ava, ma meilleure amie.

Je l'avais rencontrée au lycée, lors de mon arrivée dans cette ville. J'étais nouvelle et elle était immédiatement venue se présenter à moi, sûrement pour éviter que je me sente seul dès mon arrivée. Encore une à qui j'avais dû faire pitié.

J'avoue que face à sa joie de vivre et son enthousiasme de faire ma connaissance, j'avais d'abord été assez mal alaise et je n'avais été des plus sympa avec elle. Je l'avais même vivement rejeté, en lui disant des horreurs pour qu'enfin elle me lâche. Je n'avais pas envie de me faire des amis. Je n'en avais pas le droit, je ne le méritais pas. Surtout pas après ce que j'avais fait.

Je m'étais promis de ne plus jamais laisser entrer personne dans mon coeur, de le verrouiller pour ne plus jamais être blessé et souffrir. Mais au fil du temps, sans que je m'en aperçoive, elle avait réussi à s'y frayer une petite place, qui n'avait cessé de grandir à chaque instant passé avec elle. Comment aurais-je pu résister à ces charmes ? La réponse était simple je ne l'aurais pu, cette fille était tellement vivante, rayonnante et surtout un vrai pot de glue, impossible de s'en débarrasser. Je n'aurais pu rester insensible à cette boule d'énergie.

En la voyant arriver au loin, un sourire se formait immédiatement sur mon visage. Elle était vraiment magnifique. Elle en arriverait presque à faire disparaître la foule maussade qui l'entourait. De vrais opposés.

Tandis qu'elle était dotée d'une belle chevelure brune qui s'accordait parfaitement à la douceur de son visage, j'avais hérité de longs cheveux blonds que je devais constamment attacher ou lisser pour maîtriser leurs boucles naturelles qui étaient une vraie catastrophe.

Elle avait un corps qui pouvait faire rêver et fantasmer n'importe quelle fille ou garçon, moi compris, qu'elle mettait en valeur dans des vêtements qui épousaient parfaitement ses formes. Alors que le mien portait les marques de son vécu et de ses erreurs, caché la plupart du temps par des vêtements trop grands, le recouvrant entièrement.

Whispers from beyondOù les histoires vivent. Découvrez maintenant