Whispers from beyond

11- Double facette

Ayden Hill :

Max. J'allais le tuer. Néra aussi.

Quelle ne fut pas ma surprise quand je fus réveillé au petit matin par un putain de message de Max. Plus exactement une photo. Une photo de Néra et de sa tenue plus qu'osé. Un instant j'avais cru voir rouge mais je pense plus vu bleu vu la transparence de son haut qui ne cachait en rien la couleur du soutif qu'elle possédait. C'était pourtant le but d'un t-shirt non ? DE cacher ce qu'il y a dessous.

Ce matin encore, je n'étais pas allé en cours, et pour une fois, j'avais regretté ce choix. J'aurais aimé y être pour lui balancer mon pull et la cacher de tous ces regards pervers qui n'avaient pas dû se gêner pour la reluquer. Putain fait chier.

Une chose était sur, demain, je serais bien présent en cours.

Aujourd'hui n'était malheureusement pas possible, j'avais quelque chose de plus important à faire.

Mon père n'ayant pas de cours à diriger aujourd'hui, il voulait que je passe chez lui, sûrement me réprimander d'avoir repris mes anciens penchants et d'assister si peu en cours. Un peu culotté pour une personne qui m'en faisait rater aujourd'hui. Peu importe, cela faisait bien longtemps que je ne le considérais plus comme un père, alors je me contrefichais bien des avis qu'il pourrait fournir sur mes décisions. Si je m'y rendais c'était seulement pour faire acte de présence, pour qu'il croit encore avoir une quelconque autorité sur moi. Ce qui n'était bien évidemment pas le cas.

Alors me voici devant cette ancienne demeure où je vivais, à attendre l'arrivée de mon paternel. Toujours en retard. Quelques minutes passèrent avant qu'il ne se décide enfin à m'ouvrir la porte. La journée avait à peine commencé qu'il était sur les nerfs, son faciès refermé pour preuve. Je sentais que j'allais passer un bon moment moi aussi.

-Entre.

Sec, froid, direct. Ne voulant pas non plus m'éterniser en lui parlant, j'obtempérais et rentrais.

Sans même son accord, je me calais sur le canapé du salon, m'allumant une clope avant de le regarder s'installer face à moi. Son regard sur moi était dur, comme depuis toujours enfaite Contrairement à ce qu'il montrait au monde extérieur, à l'université, aux élevés, professeurs, c'était quelqu'un de profondément sévère qui ne connaissait pas l'existence du mot amour, surtout pas pour sa famille. Il était très loin de l'image parfaite qu'il s'évertuait à renvoyer continuellement. Mais il est vrai que les pires monstres sont souvent les mieux cachés.

-Parle-moi de ton cours.

Rien qu'à l'entente de ces mots je ris intérieurement. Je savais qu'il ne me parlait pas des cours universitaires vu que je n'y avais pas encore assisté. Il voulait donc me parler d'elle. Finalement je sentais que cette conversation allait m'intéresser. Sourire sur le visage je débutais :

-Le cours était... très instructif, lui dis-je accompagné de mon plus beau sourire, ce qui eut pour effet de le tendre immédiatement. Il se leva afin de déambuler dans le salon tout en reprenant la parole.

-Je ne voulais pas que ce soit une fille qui te donne des cours surtout pas elle, j'étais persuadé qu'elle pourrait attiser ta curiosité, il me fixa un instant cherchant surement à déceler quelque chose dans mon comportement, et de toute évidence c'est ce qui est arrivé. J'ai donc cherché quelqu'un d'autre, quelqu'un qui ne ferait pas ressortir ta folie mais aucun des candidats possibles n'a voulu te prendre, exempter elle. Alors maintenant qu'elle a la décence de venir en aide à un incompétent comme toi, je t'interdis de t'approcher d'elle appart dans le cadre scolaire. Me suis-je bien fait comprendre ?

A mon tour je me levais pour m'approcher de cet homme que je méprisais tant avec une lenteur calculée. J'adorais faire naître l'inquiétude chez ma proie et c'était très exactement ce qui était en train de se passer. Bien qu'il essayait d'exercer encore un peu d'autorité sur moi, il avait conscience de son infériorité face au moi actuel et surtout que j'étais prêt à tout lorsqu'on me contrariait.