43- Une condition

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Néra Fores :

Il était là devant moi, assis à cette table à prétendre être quelqu'un qu'il n'était pas.

Un repas me faisait face mais je ne pouvais pas me déconcentrer de l'homme qui me faisait face et des bobards qu'il proliférait sans honte.

Sans nouvelle de lui pendant des jours mais le voilà qu'il décidait de réapparaître du jour au lendemain, en s'immisçant dans ma vie censée être hors de portée des personnes mal intentionnées tel que lui.

Dorénavant je pouvais tout de même mieux cerner l'acharnement dont il avait dû faire preuve pour trouver une quelconque information sur moi. Il était remonté jusqu'à ma famille et je m'inquiétais de cette découverte.

Il devait partir, vite, ne jamais revenir mais comment réaliser cela quand les deux autres personnes autour de cette table semblaient en admiration devant lui ?

-Et du coup tu es née ici Flynn ?

Flynn. Quel nom débile. Il n'avait rien trouvé de mieux que de porter celui du prince dans raiponce.. il se croyait drôle qui plus est.

-Exactement j'ai toujours vécu ici avec mon père.

-Et quel âge avez-vous ? Demanda ma tante avec un intérêt qui me ferait presque peur.

Ayden me regarda un instant avant de river à nouveau les yeux vers son assiette, sourire aux lèvres, et de reprendre.

-20 ans, je suis un 2003.

Faux. Encore faux. Ayden en avait 21. Il avait mon âge.

Il accumulait les mensonges et moi mon sang bouillonnait littéralement. Je maintenais une emprise solide sur mes couverts tout en me concentrant sur chaque mot qui sortait de sa bouche.

-Oh intéressant tu as presque le même âge que Néra ! S'exclaffat ma tante heureuse de cette découverte plutôt morose à mon goût.

-Excellent en effet, dis-je d'un ton qui s'opposait totalement à mes paroles, mais du coup comment vous vous êtes rencontrés avec Aaron ? Vous n'avez pas du tout le même âge.

Je regardais Ayden, dans l'attente de sa réponse mais celle-ci vint de la voix de mon frère qui prit enfin part à la conversation après n'avoir cessé de manger tout ce temps.

-On s'est rencontré dans un bar où je vais souvent avec mes potes, le feeling est tout de suite passé et depuis on se lâche plus !

-Depuis ? Demandais-je tout en appréhendant la réponse que j'allais recevoir.

-3 semaines, annonça Ayden.

Son regard bleuté percuta le mien et la satisfaction qui se lisait dans ses prunelles ne faisait que renforcer ma rage.

3 semaines. Pile le week-end où il s'était rendu chez moi. Par effraction. Le week-end où je l'avais frappé avec une maudite poêle, celui où il avait découvert une autre par de moi.

Que croyait-il qu'il allait arriver en réalisant un tel rapprochement ? Qu'il allait à nouveau rentrer dans ma vie ? Comme on dit quand la porte d'entrée est fermée, on passe par la fenêtre.. À ce stade il ne s'agissait même plus de la fenêtre mais d'avoir soit même creusé un trou pour rentrer !

-Et ce nom il te vient d'où ? Demandais-je pour tenter de le coincer à travers ses sottises.

-C'est vrai que c'est original, renforça ma tante qui ne se rendait aucunement compte de la mascarade qui se jouait sous ses yeux.

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