2- Madame la professeure

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Néra Fores :

8h10

J'étais toujours en train d'attendre mon ancien professeur sur le parking du campus, la ponctualité n'ayant jamais vraiment été son domaine je n'étais pas ce que l'on peut qualifier de surprise.

Au loin j'entendais une voiture arriver, lorsque je me retournais , je reconnaissais automatique celle de M. Hill. Mais quelque chose attira davantage mon attention. Il n'était pas seul. En regardant de plus près, je reconnaissais ce passager mystère. Son fils. Ayden Hill. Merde.

Mais qu'est- ce qu'il faisait là lui ???

Comment vous dire que sa présence ici était plus que surprenante et pas vraiment des plus agréable. Je ne l'avais presque jamais vu ces deux dernières années, alors qu'on était censé avoir assisté aux mêmes cours. C'était à se demander comment il avait réussi à passer ces deux premières années. Ça tenait du miracle. Un miracle sûrement nommé M. Hill. Alors le voir aujourd'hui, le jour de la rentrée et en avance, laissez-moi rire.

Ce mec ne pensait qu'à trois choses dans sa vie : le sexe, les soirées et l'alcool. Ses trois piliers. Quoique je pense qu'on pourrait en rajouter un dernier : se battre. Voilà ces seuls centres d'intérêt. Pathétique. Et le pire dans toute cette histoire c'était qu'il était vu comme une vraie star dans cette université. Il était littéralement adulé par la majorité des personnes et vu comme un modèle. C'est à se demander où va le monde !

On dit souvent que l'extérieur n'a pas d'importance, que c'est l'intérieur qui compte. Mais c'est faux. Et à lui seul il prouve à quel point cette idée est absurde. Personne ne pouvait nier que physiquement il est attirant, voire très attirant, mais j'avais l'impression d'être la seule personne à avoir remarqué qu'il dissimulait quelque chose de bien sombre derrière ces beaux sourires et son apparence plus qu'avantageuse. Quelque chose dont il fallait rester éloigné le plus possible.

Cela m'était apparu comme étant une évidence, dès ma première rencontre avec lui, la première fois que j'avais croisé son regard. Je me suis promis de ne jamais m'approcher de lui car il avait réussi, en un regard, à faire ressortir des choses en moi. Des choses qui m'effrayaient et que j'avais préféré enfouir au plus profond de moi pour ne plus jamais y faire face. Comme si sa noirceur avait fait échos à mes démons.

Je fus sortie de mes pensées par le claquement de portes. Ils étaient sortis de leur voiture et se dirigeaient vers moi. Tous les deux

-Bonjour Néra, comment vas-tu ? me demanda M. Hill.

-Je vais bien M. Hill, merci de m'avoir demandé. Menteuse. Et vous, comment se sont passées vos vacances ?

Je continuais ma discussion avec M. Hill sans me préoccuper de la personne qui se trouvait à ses côtés, qui par ailleurs n'avait même pas pris la peine de me dire bonjour. Comme quoi la politesse n'était pas encore quelque chose d'acquis pour tout le monde.

Mais pendant que j'échangeais quelques banalités avec mon ancien professeur, je sentais un regard de plus en plus insistant sur moi, sur mon corps. Commençant à être gênée par la situation je me tournais subtilement vers la source de mon trouble espérant lui faire comprendre de cesser de me regarder de la sorte. Mais une fois entièrement face à lui, je fus immédiatement happée par le bleu de ses yeux, un bleu si profond que je pourrais facilement m'y laisser sombrer.

Je crois encore entendre la voix de M. Hill soufflant des mots à mon oreille qui n'avait pas l'air réceptive à ses propos. En effet, il continuait de me parler, mais je ne l'entendais plus. Mon regard était toujours posé sur lui, Ayden, et plus je le regardais plus j'avais l'impression d'être comme mise à nu devant lui.

Whispers from beyondOù les histoires vivent. Découvrez maintenant