47- Douceur de la vie

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Néra Fores :

La chaleur. Une douce chaleur m'englobait de toute part, m'étreignait. Je ne désirais qu'une chose : m'y confiner davantage.

Quelque chose de délicat se posait sur la chair tendre de mon cou. Un souffle. Le souffle d'une autre personne, une avec qui je partageais mon lit. Son souffle.

A nouveau consciente de l'espace ou je me trouvais et surtout d'avec qui j'étais actuellement je m'imprégnais à nouveau de ce lieu. Mes yeux s'ouvrirent doucement, bien trop satisfait par le sommeil qui les avait bercés cette nuit pour s'en extirper rapidement. L'instant d'après la situation me rattrapa et la scène eut pour effet immédiat de couper chacune des fonctions vitales de mon corps.

Je n'étais pas simplement dans mon lit avec Ayden, non, loin de là. J'étais dans mon, dans les bras d'Ayden. Mon bassin se calait dans le creux du sien tandis qu'un de ses bras m'enlaçait pour me maintenir davantage collé à sa personne. Sa bouche se trouvait à quelques centimètres de mon cou, d'où le ressenti étrange de son souffle chaud sur moi.

Le temps d'un moment, d'un court instant l'idée de rester ainsi dans ses bras traversa mon esprit mais la seconde d'après mon corps réagit de lui-même à l'opposé de ce désir inavouable en se dégageant violemment de sa prise. Je me trouvais à présent à l'opposé du lit, sur mes gardes, à guetter tout type de réactions de la part d'Ayden mais rien. Rien de plus que le mouvement lent et hypnotique de son torse se soulevant au rythme de ses respirations, au rythme des battements de son corps. Il paraissait si paisible ainsi, si calme.

Je sortais rapidement de ce lit, encore confuse des événements s'étant succédé dernièrement pour retrouver ma cuisine. J'avais faim, un peu, pas trop. A vrai dire je ne sais pas. Après tout hier soir j'avais mangé comme 4 a ce maudit restau. Était-ce possible d'avoir faim quelques heures après l'incorporation d'une telle quantité de nourriture ? D'ailleurs quelle heure était-il ? Il m'avait l'air de faire pleinement jour.

Je m'approchais de l'horloge entreposée dans le salon et je crois bien que mes yeux sortirent un instant de leur orbite en découvrant l'heure affichée. 14h48. Soit le début d'après-midi. On avait dormi la moitié de la journée ! Il est vrai qu'avec cette fin de soirée on avait regagné le lit tard mais de là à dormir autant. C'était une première.

Je regagnais à nouveau la cuisine pour y découvrir des placards relativement remplis : des gâteaux, des pâtes, des chips et quelques autres babioles qui me donnaient bien envie actuellement mais mon choix dériva vers le contenu de mon frigo. De l'eau. Je m'emparais de la bouteille pour m'en servir un bon verre que je bus d'une traite. Ça fera peut-être cesser les fausses envies de mon ventre.

Je devais me tromper, à nouveau, j'avais soif et non faim. Maudit estomac trompeur.

Alors que je refermais la porte du frigo, des bruits de pas peu léger se firent entendre et je savais dors et déjà à qui ils appartenaient. La seconde d'après il se trouvait face à moi, de l'autre côté de l'îlot, à scruter mes mouvements.

Sa tête décoiffée et à peine réveillée enlevait toute crédibilité à son air sérieux et me donnait presque envie de rire. Pour autant je me retenais.

Celui-ci devait s'affaissa sur la table tout en continuant de me scruter. Main sous le menton son regard sur moi se faisait de plus en plus déstabilisant, presque intrusif. Pour fuir la situation, je décidais d'ouvrir à nouveau ce frigo et den sortir tout un lot de fruits que je disposais sur la table. Son regard ne se détachait pas un instant de moi, je le savais, le sentais et inconsciemment je déglutis à cette pensée. Je reportais mon attention sur lui et le sourire qu'il prônait fièrement m'énervait passablement.

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