CHAPITRE VINGT-TROIS.

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Ma cuisse et mes mains furent rapidement recouvertes de sang. Mon corps se crispa de douleur alors que je peinai progressivement à distinguer l'agitation m'entourant.

Je hurlai à nouveau lorsque deux mains entourèrent ma cuisse et firent compression.

-Je suis là, je vais te sortir d'ici, me dit une voix rauque. Arabella, restes avec moi putain de merde !

J'ouvrai faiblement les yeux et un sentiment de soulagement me traversa lorsque je réalisai qu'il s'agissait de Caleb. Mais il fût de courte durée dès lors que je le vis retirer sa ceinture et la placer autour de ma cuisse avant de la serrer d'un geste sec, m'arrachant un énième cri de douleur. Mes larmes recouvraient mes joues et mon corps entier tremblait.

-Je sais ma rose, ça fait un mal de chien. Il plaça ses mains derrière ma nuque et sous mes genoux avant de me porter. On se tire d'ici avant que d'autres ne débarquent.

Caleb nous emmena tous les deux en courant jusqu'à son SUV, où il m'allongea doucement sur la banquette arrière, avant de s'installer derrière le volant et de démarrer en trombe. Nous quittâmes rapidement l'enceinte de la propriété, et le trajet jusqu'à son appartement fût deux fois plus court qu'à l'aller. Il s'agissait sans doute de la seule fois où je le remerciai intérieurement de n'avoir respecté aucune des limitations de vitesse.

Le brun ouvra brutalement la porte d'entrée de son appartement, me portant toujours contre lui, avant d'y pénétrer et de la refermer d'un coup de pied. Il m'allongea sur le sofa et quitta la pièce en courant. Mes larmes et la pénombre rendaient ma vue trouble.

Plusieurs frissons me parcoururent, puis je commençai à avoir froid. La douleur provenant de ma cuisse et se diffusant dans toute ma jambe m'empêchait de dire ou de faire quoi que ce soit. Tout ce rouge était seule chose que je parvenais à distinguer.

Beaucoup de rouge.
Partout.

-Ca va faire mal, me prévenu Caleb avant de verser de l'alcool sur ma blessure.

Je poussai un hurlement de douleur à m'en tordre les poumons. Les larmes passant la barrière de mes yeux se firent de plus en plus nombreuses. Mes mains agrippèrent celles du tatoué, le faisant lever les yeux vers les miens.

-Arabella, je dois la récupérer. Je dois extraire la balle de ta cuisse.

Je tournai la tête vers lui, horrifiée. Je tentai faiblement de m'y opposer par peur, mais je savais au fond de moi qu'il s'agissait de la seule solution pour que je m'en sorte vivante.

Caleb se pencha alors vers ma blessure et, à l'aide d'une pince, plongea à l'intérieur à la recherche de la douille. Je mordais alors de toutes mes forces l'intérieur de ma joue, laissant dans ma bouche un goût métallique, avant de la supplier d'arrêter d'une voix cassée.

-Je l'ai, me dit Caleb en posant le projectile sur la table basse.

Il porta à nouveau son attention sur moi.

-Tu es parfaite, continue comme ça. Tu es la femme la plus courageuse que j'ai jamais rencontré, me dit-il alors que je le distinguais manipuler du matériel.

Un silence prit place dans la pièce alors que ma respiration se faisait de plus en plus saccadée. La douleur était insupportable et je la sentais me gagner à petit feu.

-J'ai presque terminé, continue comme ça.

Caleb aspergea une nouvelle fois ma blessure avec de l'alcool afin de la désinfecter et mes sanglots redoublèrent. Il posa ses yeux glacials sur moi et je réussi à y apercevoir... de la douleur. Il partageait ma douleur. Si je souffrais, il souffrait.

ARABELLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant