Ses doigts caressaient délicatement mon visage et je frissonnai au contact de ses bagues froides contre ma peau, contrastant avec la chaleur de ses mains. La pièce se chargea rapidement d'électricité et cette foutue tension entre nous ne tarda pas à refaire surface, comme d'habitude. En fait, elle était tout le temps présente, mais elle sommeillait et attendait qu'un de nous deux ne la réveille.
-On sait tous les deux que c'est mal... fis-je d'une voix à peine audible.
-Et tu sais ce qui m'excite, ma rose ? Me demandait-il en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Ce putain d'interdit. Cette petite voix qui crie aux ennuies si je pose seulement la main sur toi... Fit-il tandis que ses doigts caressaient l'angle de ma mâchoire. Si je la passe à travers tes cheveux... Continua-t-il en enroulant une longue mèche autour de son index. Si je t'embrasse...
Je ne répondis rien et tentai de me concentrer sur les battements de mon cœur qui cognait bien trop fort contre ma poitrine.
-Dis-moi que tu ne ressens pas la même chose et j'arrêterai...
Mes lèvres s'entrouvrirent mais aucun son ne s'y échappa.
-Dis-le moi maintenant et je quitterai cette chambre... Et mes mains quitteront ton corps... Me dit-il en caressant le bas de mon dos.
Je voulais répondre. Quitte à mentir. Mais je n'y parvenais pas, tout simplement parce-que moi aussi, je le voulais. J'avais besoin de lui.
-Je sais que tu me hais autant que je te désire... Souffla-t-il contre ma joue. Et que tu me veux autant que je te déteste...
L'air me manqua en entendant ses mots et je plantai mes yeux dans les siens. Il devenait évident pour nous deux que nous ne pouvions plus lutter. Nous regretterions certainement ce que nous nous apprêtions à faire, mais cela n'avait que peu d'importance face à la douleur cinglante et constante de lutter contre nous-même. Nous nous détestions. Plus que jamais. Mais notre haine était majoritairement constituée de frénésie passionnelle.
-Sois ma rose et je serai tes épines... chuchota-t-il d'une voix rauque aux creux de mon oreille.
Il ne m'en fût pas plus pour sceller nos lèvres en un baiser avide et désespéré. Nous soupirâmes tous deux l'un contre l'autre tandis que nos langues dansaient ensemble passionnément. Toutes nos barrières explosèrent en éclats au fur et à mesure que mes doigts s'enfonçaient dans ses cheveux ébènes et que les siens se pressaient autour de ma taille. Je décidai de ne pas écouter la petite voix dans ma tête qui me listait les innombrables raisons faisant de moi une inconsciente et me rappelant les promesses que j'avais fait. Je pressai le bouton imaginaire la faisant taire tout en pressant mon corps contre celui de Caleb. Cette tension nous consumait au fur et à mesure que nous avions tenté d'y résister, et celle-ci était devenue insupportable.
Nos regards se rencontrèrent dans une explosion de désir refoulé, et mes yeux ne purent quitter la beauté de cet homme. Caleb était magnifique, je l'avais trouvé beau dès que nos cafés avaient été échangés au café. Je l'avais aussi détesté dès notre première rencontre. Une aura presque mystique émane de lui, et une prestance sans pareille gravite autour de lui constamment. Il était aussi beau que dangereux. Aussi fascinant que mystérieux. Aussi passionné qu'impitoyable. J'étais ce soir l'objet de sa passion, et il était l'objet de la mienne. Deux âmes brisées par la vie et traînant leurs cicatrices qui tentaient de panser les douleurs et les insécurités de l'autre tant bien que mal.
Les mains tatouées de Caleb empoignaient mes cuisses et mes pieds quittaient le sol. J'enroulai mes jambes autour de sa taille et mon dos heurta le mur derrière moi. Ses lèvres pleines s'arrêtaient à seulement quelques millimètres des miennes. Je l'interrogeai du regard et entourai son visage de mes mains. Sa pomme d'Adam monta et redescendit tandis qu'il semblait tiraillé avec ses propres pensées. Je caressai doucement sa lèvre inférieure et il embrassait délicatement ma main.
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ARABELLA
RomanceLorsque son grand frère disparaît deux ans plutôt, le monde d'Arabella se fige. Contrainte par ses parents à faire bonne figure, elle se noie petit à petit dans un océan de questions et de ressentis vis à vis de cet événement bouleversant. Alors qu'...