CHAPITRE TRENTE-NEUF.

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J'ouvrai les yeux, transpirante et la respiration coupée. Je m'assis rapidement dans le lit et scrutai la chambre plongée dans la pénombre, la main posée sur ma poitrine en tentant de retrouver une respiration normale.

Ce n'était qu'un rêve.

Saleté de cauchemar.

J'inspirai et expirai lentement. Putain.

Je me levai et m'approchai de la baie vitrée afin d'observer l'océan. Un rapide coup d'œil à l'horloge murale m'indiqua l'heure. 2 :38.

Je laissai mon esprit vagabonder au rythme apaisant des vagues. J'adorais l'océan.

Après une dizaine de minutes, je descendis à la cuisine afin de me servir un verre d'eau que j'engloutis immédiatement. La maison entière était plongée dans l'obscurité et le silence. Je posai la vaisselle dans l'évier et commençai à me diriger vers les escaliers, en espérant intérieurement réussir à trouver le sommeil pour le reste de la nuit, mais je me stoppai instantanément devant le plan de travail que j'étais sur le point de contourner.

Mes yeux fixèrent quelques instants un verre contenant des glaçons et un fond d'alcool fort. Je m'immobilisai et mes sens entrèrent immédiatement en alerte, puis j'essayai de me calmer. Les entraînements et Sam me répétant sans cesse l'importance d'être prête à chaque instant car le danger ne toquerait pas à ma porte me rendaient légèrement paranoïaque. Mes amis avaient dû boire un coup avant d'aller se coucher. Pour ma part, j'étais partie me coucher plus-tôt qu'eux, comme souvent.

Je repris ma route en me répétant dans ma tête que j'étais sur le point de devenir folle. Une odeur me stoppa de nouveau dans mon élan et mon attention se porta cette fois-ci vers la table basse du salon, ouvert sur la cuisine.

Une putain de cigarette encore fumante était posée dans le cendrier transparent. Je n'étais peut-être pas si cinglée, finalement. Il y avait quelqu'un qui ne dormait pas ici. Nous étions cinq dans cette maison, alors une partie de moi essayait de faire primer mon côté rationnel. Mais Sam me l'avait répété maintes et maintes fois : je n'étais jamais en sécurité. Tout un gang était à mes trousses, mené par la personne me connaissant le mieux sur cette terre : mon frère.

Je me dirigeai rapidement vers l'un des tiroirs du comptoir en marbre gris et me saisis fermement d'une des lames présentes à l'intérieur. Mes doigts s'enroulèrent vigoureusement autour du manche de l'arme tandis que mon cœur cognait fortement contre ma cage thoracique. Je pris une profonde inspiration avant de me diriger sur la pointe des pieds jusqu'au bas des escaliers. Je tendis l'oreille dans le but d'entendre un bruit, même léger, mais en vain. Je serrai alors un-peu plus fort le couteau et montai les marches aussi discrètement que possible. La maison était toujours plongée dans l'obscurité et le silence. Si quelqu'un s'était bel et bien introduit dans la maison, il était extrêmement silencieux. La maison était habitée par des membres de gang surentraînés et personne ne semblaient s'être réveillé. Après tout, peut-être que les derniers mois ponctués d'entraînements et de préparation physique et psychologique au combat m'avait rendue paranoïaque. A force de m'avoir répété sans cesse que le danger était partout, et que je n'étais en sécurité nulle part, il semblerait que j'étais encore plus anxieuse qu'auparavant. Qui l'aurait cru possible ?

Seuls mes battements cardiaques emplissaient mes oreilles alors que les doigts de ma main libre s'enroulèrent lentement autour de la poignée de ma chambre. S'il y avait quelqu'un, c'est moi qu'il cherchait. Et il saurait où me trouver. Je pris une profonde inspiration, puis abaissai la poignée, laissant la porte s'ouvrir dans un silence.

J'entrai dans la pièce et me figeai lorsque j'aperçus une grande et massive silhouette, face à la baie vitrée, dos à moi. Habillée de sombre et capuche vissée sur la tête, je ne découvris pas de qui il s'agit, mais je n'avais aucun doute sur le fait qu'il s'agissait d'un homme, au vu de sa carrure impressionnante.

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