CHAPITRE DEUX.

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En quittant l'amphithéâtre, je crus voir un sourire en coin apparaître sur son visage. Je secouai la tête, ne comprenant rien à ce qu'il venait de se passer, ni à cet homme. Je me sentais comme anesthésiée, je n'arrivai ni à parler, ni à penser. Comme sous le choc. Mes jambes avançaient en automatisme jusqu'aux toilettes, tandis que dans mon esprit régnait un épais brouillard.

Par chance, il n'y avait personne. Je m'enfermai dans une cabine et laissai mes larmes couler sur mes joues.

« Dans quoi tu t'es encore fourrée, bordel ? », me sermonnait ma conscience.

Pas loin de la crise de panique, mes pleurs furent coupés nets par deux personnes entrant dans la pièce. Je plaçai instantanément mes mains sur ma bouche pour ne pas faire de bruit et écoutais malgré moi la conversation.

- Est-ce-que tu as vu le nouveau prof d'histoire ? S'esclaffait l'une des filles.

- Mais oui, il est canon ! Tu peux être sûre que je ne raterais aucun cours ! Répondit sa copine.

- Et moi que l'histoire va devenir ma matière favorite !

Les deux filles éclatèrent de rire, ce qui me donna instinctivement la nausée. Cet homme me dégoûtait, et il me faisait peur. Et j'allais devoir vivre avec ça toute une année. Je réprimai un haut-le-cœur, rien qu'à cette pensée.

Une fois les filles sorties des wc, je sortais de ma cachette et me regardais dans le miroir. Je faisais peine à voir. Mon chignon ne ressemblait plus à rien et mon visage était rouge et bouffie. Je fermai les yeux et pris une grande inspiration.


« Tu es ta seule ennemie. Toi seule peut décider de la tournure de ta vie, Arabella. N'oublie jamais ça. »


Me remémorer les paroles de Nathan me redonnait un minimum de courage. Je retirai l'élastique de mes cheveux et les laissaient tomber en cascade jusqu'à ma taille, puis passai un coup d'eau fraîche sur mon visage.

Je suis ma seule ennemie. Je me remémorai cette phrase en boucle en passant la porte et en me dirigeant vers le réfectoire.

*

- Arabella, où étais-tu ? Me demandait Sofia, me tirant de mes pensées. Je m'arrêtais près d'elle, mon plateau à la main. T'en as mis du temps !

Je balbutiai quelques excuses avant de m'asseoir près d'elle et de nos amis.

C'est alors qu'un bras s'enroula autour de mes épaules et qu'une tête se nicha dans mon cou. Je remerciai intérieurement Jake de ne pas avoir eu à inventer un prétexte pour mon retard.

- Bonjour mon cœur, me chuchotait-il à l'oreille.

- Bonjour, lui dis-je en souriant avant qu'il me retourne et pose ses lèvres sur les miennes.

Je lui adressai un petit sourire avant de me concentrer sur mon déjeuner, encore choquée et dépassée par ce qu'il c'était déroulé quelques temps plus-tôt. Ma salade devenait passionnante, tout à coup.

Je pris une gorgée de ma bouteille d'eau tout en écoutant la conversation qui avait lieu entre Sofia et Chloé, qui n'est d'autre que la cousine de ma meilleure amie.

- Je te jure Chloé, une bombe atomique le nouveau prof d'histoire ! Tu l'aurais vu ce matin, quand on est arrivées en retard avec Arabella, j'ai cru faire une crise cardiaque quand il s'est tourné vers nous !

ARABELLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant