-Arrête de bouger chaton ! J'ai presque terminé.
Eli avait insisté pour me maquiller. J'avais d'abord refusé, mais devant ses supplications et son regard de chien battu, j'avais fini par céder.
Le voici donc qui s'agaçait à chaque grimace qui déformait mon visage.
-Tu me chatouille avec ton pinceau, me défendais-je en fronçant le nez.
Il ne répondit rien, trop concentré à appliquer du blush sur mes pommettes et le bout de mon nez.
-Laisse-moi m'occuper de tes cheveux, maintenant.
Je ne répondis rien et le laissai me peigner.
-Ils sont magnifiques.
-Merci, dis-je en souriant légèrement.
Eli me proposait d'attacher mes cheveux en une queue de cheval haute, ce que j'acceptai. Le voir si content de me pomponner me faisait sourire et oublier que je détestais ça, d'habitude. Je devais bien avouer que je commençais à apprécier sa compagnie.
Dommage que je ne sois que de court passage ici.
-J'ai finis !
Il se levait et m'inspectait sous toutes les coutures comme un critique admirerait une œuvre d'art.
-Je suis plutôt fier de moi, sur ce coup-là. Dit-il en prenant une pose faussement prétentieuse.
Le blond posa doucement ses mains sur mes épaules, me fit pivoter et avancer de quelques pas jusqu'au miroir de pieds situé sur l'armoire.
-Si je t'entends encore te dévaloriser, je te tire une balle chaton.
Je fronçai les sourcils face à sa dernière phrase, ne sachant ni comment la prendre, ni comment réagir. Est-ce que dans cette baraque on se menaçait de se tirer une balle comme on se dirait un simple bonjour ?
Mon attention se portait sur mon reflet et je ne savais pas vraiment ce que je ressentais. Je savais que beaucoup de sentiments se mélangeaient en moi, et je ne savais pas comment les apprivoiser.
-Merci Eli... J'aime beaucoup.
C'était vrai. J'aimais beaucoup ce qu'il avait fait de mon apparence. Je n'étais simplement pas habituée à me voir aussi apprêtée. Néanmoins, je ne parvenais pas à m'autoriser de me trouver jolie.
-Si seulement tu pouvais te voir comme tu es réellement.
Si seulement.
Un bruit sourd nous coupait dans notre discussion.
Comme s'il était constamment sur ses gardes, Eli me fit passer derrière lui avant de sortir de ma chambre. Je le suivis, non sans crainte. Je commençai à intégrer que le danger était partout ici, et qu'il pouvait surgir à tout moment.Eli se positionnait devant la porte d'une des chambres. Face à celle dans laquelle j'avais passé mes premiers instants dans cette maison. Nous étions devant la chambre de Caleb.
Soudain, la porte s'ouvrit à la volée, et nous nous retrouvâmes face à une très jolie brune sortant de la pièce. Cette dernière sautait dans les bras d'Eli, qui la serrait fort.
-Petite cachotière, tu ne nous as pas dit que tu serais de retour si vite !
La brune embrassait bruyamment la joue d'Eli et ils commencèrent à échanger tous les deux. J'osai un regard vers l'intérieur de la chambre et mes yeux se posèrent dans un premier temps sur des débris de verre éparpillés sur le sol. Puis, sur Caleb, dos à nous, face à la fenêtre, les poings serrés. Une dispute semblait avoir éclaté entre lui et la fille face à moi.
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ARABELLA
RomanceLorsque son grand frère disparaît deux ans plutôt, le monde d'Arabella se fige. Contrainte par ses parents à faire bonne figure, elle se noie petit à petit dans un océan de questions et de ressentis vis à vis de cet événement bouleversant. Alors qu'...