CHAPITRE TRENTE-QUATRE.

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Mes cheveux étaient ébouriffés et retombaient de chaque côté de mes hanches. Je frottai mes yeux et quittai le confort de mon lit confortable pour me diriger vers la salle de bain attenante à ma chambre, d'où provenait le bruit du jet d'eau de la douche à l'italienne qui m'avait réveillée.

Nue, ma poitrine uniquement dissimulée par ma chevelure, je regardai Caleb, dos à moi, sous le jet d'eau chaude, la tête baissée.

Les souvenirs des dernières heures assaillirent mon esprit, et je ne pus m'empêcher de rougir mais aussi de serrer légèrement mes cuisses l'une contre l'autre. J'avais couché avec mon pire ennemi. Et j'avais savouré chaque instant de cette étreinte. Perdue dans mes pensées le temps de quelques instants, je revins rapidement à la réalité. Mes yeux détaillèrent l'homme de plus d'un mètre quatre-vingt-dix et tatoué presque de la tête aux pieds qui se trouvait à quelques mètres de moi. J'observai l'eau ruisseler le long de son corps, ainsi que ses muscles rouler sous chacun de ses mouvements.

Puis, mes yeux scrutaient, de façon presque qu'apeurée, les cicatrices qui recouvraient le long de son dos que j'avais déjà remarquées auparavant. Cinq. Il y en avait cinq.

Le brun se tourna brusquement vers moi, constamment sur ses gardes, et prêt à attaquer, si cela était nécessaire. Puis, il se détendit instantanément en voyant qu'il ne s'agissait que de moi, et s'adossa même contre le carrelage de la douche, un sourire aux lèvres. Ses yeux me détaillaient franchement et sans gêne, de haut en bas.

-Rejoins-moi, m'intima-t-il d'une voix rauque et éraillée.

Mes pieds me menèrent automatiquement jusqu'à l'entrée de la grande douche. Caleb tendit une main vers moi que j'attrapai et il me tira doucement vers lui. L'eau ruisselait à présent sur mon corps aussi, et je basculai ma tête en arrière sous le jet, en fermant les yeux. Je savourai le contact de l'eau chaude sur ma peau, sentant mes muscles se détendre. Deux grandes mains enveloppèrent mes flancs, caressant mon épiderme du bout du pouce. J'ouvrai mes paupières pour faire face au brun qui ne me quittait pas du regard. Ce dernier était intense, et sa couleur bleue encore plus saisissante qu'à l'accoutumée. Peut-être était-ce dû à la faible lumière de la salle d'eau, de ses cheveux mouillés plaqués en arrière, ou des gouttes d'eau qui perlaient tout autour sur son visage. Nos corps se plaquèrent naturellement l'un contre l'autre et mes mains retrouvèrent leur place dans ses cheveux ébènes. Nous n'avions dormi que deux heures et l'aube n'était pas encore arrivée, mais le temps semblait s'être suspendu autour de nous.

Nous n'avions pas eu assez l'un de l'autre. Serait-ce un jour le cas ?

Nous avions goûté et succombé à cet élixir délicieux qu'étant nos deux corps n'en formant qu'un, et nous devenions avides l'un de l'autre. Mais le poison, lui aussi, avait un goût exquis.

Les mains de Caleb empoignèrent fermement mes cuisses et je fus plaquée entre le carrelage de la douche et son torse tatoué. Ses lèvres pleines embrassèrent délicatement ma bouche, ma joue, ma mâchoire, mon cou, jusqu'à ma clavicule. Je lâchai un gémissement lorsque je sentis sa virilité frotter ma féminité, tous deux humides. Je secouai légèrement mon bassin, impatiente de le recevoir de nouveau. Caleb esquissa un sourire en coin.

-La patience est une vertu, ma rose, me dit-il aux creux de l'oreille.

-Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu n'es pas impatient...

-Tu sais que je ne peux pas faire ça... Il mordilla ma mâchoire avant de continuer. Être en toi est en train de devenir la meilleure chose qui soit...

Sans un mot de plus, il se glissa lentement en moi, me faisant profiter de sa longueur et de son épaisseur.

-Tu es si étroite... Putain...

ARABELLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant