CHAPITRE VINGT-CINQ.

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ARABELLA

Ses yeux n'avaient plus quitté l'écran de son téléphone pendant plusieurs minutes, comme absorbé dans ses pensées. Puis, il avait finalement quitté la cuisine, sans un regard.

Je savais d'avance que le message qu'il avait reçu ne présageait rien de bon. Caleb sous tension ne présageait rien de bon.

J'éteignais le feu sous la casserole et le rejoignit dans sa chambre, sans un mot, presque timidement. Je le trouvais dos à moi, une cigarette fumante entre ses lèvres, farfouillant dans mon sac de sport.

-Enfile ça, me dit-il en me tendant un leeging noir et un t-shirt à manches longues de la même couleur.

J'attrapai les vêtements et lui lançai un regard interrogateur.

-Je n'ai pas le temps pour des putains d'explications. Fais ce que je te dis.

Je fronçai les sourcils et partis m'enfermer dans la salle de bain en prenant soin de claquer la porte derrière moi. Quel con.

Je secouai la tête, agacée par ses éternels changements d'humeur. Je me changeai rapidement, puis ouvris la porte, me trouvant face à face avec Caleb, qui m'attendait derrière la porte. Ses yeux plongèrent immédiatement dans les miens et son visage était impassible.

-Tiens.

Il me tendait un nouveau vêtement que je pris. Son sweat.

Avec sa putain d'odeur qui emplissait immédiatement mes narines.

-Et attache tes cheveux.

Puis, il disparut dans sa chambre. Je regardais quelques instants le tissu avant de l'enfiler en tentant de faire abstraction aux notes boisées que dégageait le tissu.

J'attachai mes cheveux en une queue de cheval haute et retrouvai Caleb qui s'était lui aussi changé, tout de noir vêtu. Mes yeux s'écarquillèrent lorsque je le vis charger son arme devant moi, d'une habileté déconcertante.

J'observai chacun de ses gestes en silence. Il vissa un canon silencieux sur son Glock 17. Empoigna deux paires de gants noirs. Remonta sa capuche sur sa tête. Coinça son arme entre son dos et son jean. Puis se retourna vers moi.

L'angoisse montait peu à peu en moi. Je ne savais pas ce qui allait se passer ce soir. Je ne savais pas où est-ce qu'il allait m'emmener, ni quelle chose illégale nous allions encore faire. Et pour être honnête, je préférais ne pas le savoir.

*

Tout s'était déroulé très rapidement depuis que Caleb avait reçu ce mystérieux texto. Je l'avais suivi jusque dans sa voiture et il avait conduit pendant plus d'une heure et demie, jusqu'à arriver devant une énorme maison de maître située au cœur d'un bois. Bien loin de l'effervescence new-yorkaise.

Il se gara à distance de l'immense portail qui entourait la propriété, puis descendit de son BBC SUV avant de s'y adosser pour fumer une nouvelle fois. Je me postai à ses côtés en silence, et il me tendit sa clope. Je l'attrapai, tirai une taffe dessus et la lui rendit. Je levai les yeux vers lui et tentai de l'analyser. Ses sourcils étaient froncés et ses traits tendus. Il était là physiquement, mais absent psychologiquement. La concentration rendait son visage impassible, et sa mâchoire carrée était serrée.

Il écrasa son mégot au sol et se tourna vers moi pour relever la capuche de son sweat sur ma tête en me lançant un regard que je commençais à connaître. Tu restes avec moi.

Caleb avança jusqu'au portail et je le suivais sans un mot. Nous marchâmes quelques temps avant d'arriver devant le boîtier d'ouverture. Il enfila sa paire de gants et en profita pour me donner la mienne, que je mis immédiatement. Je l'observai taper le code d'accès permettant l'ouverture du portail, et nous nous engouffrâmes dans la résidence. Alors que je le suivais tant bien que mal, il m'attrapa subitement pour me plaquer contre un des grands murs en pierre.

ARABELLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant