CHAPITRE QUINZE.

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Deux jours étaient passés depuis l'irruption inattendue de Gabriel chez Caleb. Ce dernier avait disparu depuis, désertant son domicile. Une partie de moi ne pouvait s'empêcher de se demander si ce n'était pas moi qu'il fuyait, en réalité. Je le détestais, et, malgré qu'il m'ait affirmé le contraire, je savais que c'était réciproque. Mais ce jour-là, il m'avait apporté le soutien et l'attention dont j'avais terriblement besoin. Il m'avait rassuré alors que j'étais terrorisée. Il m'avait serré contre lui tandis que je passais mes nerfs sur lui. Et je lui étais reconnaissante de tout cela, bien que mon avis le concernant restait le même. Personne ne semblait au courant de l'élan de gentillesse dont Caleb avait fait preuve à mon égard. Et cela me convenait parfaitement.

Eli et Isaac étaient donc restés avec moi durant ces quarante-huit dernières heures. Je ne savais pas s'ils savaient où Caleb se trouvait. Je n'avais pas posé la question. Le tempérament joyeux d'Eli m'aidait à ne plus continuer de penser sans cesse au bordel qu'était devenu ma vie. Et la gentillesse d'Isaac m'apaisait. Il était plutôt discret et semblait timide, contrairement à Eli, mais le peu que j'avais échangé avec lui m'avait fait du bien.

Je n'avais pas quitté la maison. Eli et Isaac se relayaient quand l'un devait sortir, de sorte à ce que je ne sois jamais seule. Selon Eli, c'était pour ma sécurité.

Néanmoins, je commençais à tourner en rond ici, bien que la villa était grande et qu'il s'y trouvait tout le nécessaire pour s'occuper. J'avais envie de sortir prendre l'air et de sentir les rayons du soleil californien réchauffer ma peau.

Je ne dormais plus dans cette chambre d'hôpital qui m'angoissait, Eli m'avait montré ma chambre et j'y avais ramené mes affaires. Je n'avais qu'un sac de sport, alors cela ne m'avait pas pris longtemps. La chambre était simple et contenait le nécessaire. Un lit deux places, un dressing, une salle de bain attenante et... une fenêtre, Dieu merci.

Il était dix-neuf heures, et Eli me sortit de mes pensées pour râler une énième fois car il ne trouvait rien à faire à manger dans le frigidaire.

- Bon, aux grandes faims les grands remèdes !

- Je crois qu'on dit aux grands maux, les grands remèdes, lui dis-je amusée.

- C'est pareil, me répondait-il en haussant les épaules. On va commander à manger, parce que si on s'en tient à son frigo, on va manger... Il marqua une pause pour jeter à nouveau un coup d'œil à l'intérieur, puis reprit. De la bière. Ou du beurre périmé.

- On a qu'à faire de la bièraubeurre, intervint Isaac en riant.

- Dans la bièraubeurre, on ne met pas vraiment une plaquette de beurre dans une bière, s'écriait Eli en tapant son front avec sa main.

- Pourquoi ça s'appelle bièraubeurre alors ? Ce n'est pas logique.

- Je T'INDERDIS de dire quoi que ce soit de méprisant sur la meilleure saga existant dans ce monde.

Je ne pouvais pas croire qu'ils étaient en train de se prendre la tête au sujet de la recette de la bièraubeurre dans Harry Potter.

- Par la barbe d'Albus Dumbledor ! Pas un mot de plus.

Je portai une main sur la bouche pour étouffer mes rires.

- Ok Potterheart, qu'est-ce qu'on commande alors ?

- POTTERHEAD !

- Pizza ? Me proposait Isaac en se tournant vers moi, ignorant totalement Eli qui faisait semblant d'être choqué.

ARABELLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant