La crainte que m'instaurait cet homme sans même le connaître témoignait très certainement de sa dangerosité. Eli avait attrapé mon bras et m'avait brusquement emmenée à l'étage. Il m'avait menée jusqu'à la chambre de Caleb. Pendant que j'entrais dans la pièce, il allait dans celle d'en face pour remettre rapidement les draps en place et jeter la perfusion dans la poubelle. Puis, il me rejoignit presqu'en courant.
- C'est la seule pièce que Gabriel ne viendra pas fouiller s'il a des doutes, m'expliquait le blond. Je pouvais lire l'inquiétude dans son regard et cela m'effrayait encore plus. Ici tu es en sécurité.
- Des doutes à propos de quoi ?
- Ce n'est pas le moment de poser des questions, chaton.
Son regard en disait long, et je ne répondis rien. Je comprenais à son attitude qu'il était très sérieux et qu'il attendait de moi que je l'écoute attentivement. Ce que je fis.
- Ne sors pas d'ici avant que l'un de nous vienne te chercher, et ne fais aucun bruit.Mes sourcils se fronçaient légèrement et il attrapait doucement mon menton. Je suis sérieux, Arabella.
Son ton grave me déstabilisa. Je n'avais jusqu'ici eu à faire qu'à un Eli léger et joyeux. Et de plus, il ne m'avait encore jamais appelée par mon prénom.
- Je resterais ici et je ne ferais pas de bruit. Le rassurais-je.
Il me lança un regard entendu avant de quitter la pièce en fermant la porte.
Je regardai autour de moi et détaillai la pièce. Ses murs étaient gris et un grand lit trônait au milieu, dos à une des cloisons. Les draps aussi étaient anthracites, tout comme les rideaux de la grande fenêtre et le tapis qui se trouvait au centre de la chambre. La couleur préférée de cet enfoiré de Baker n'était pas vraiment compliquée à deviner. Ici encore il n'y avait pas plus que le nécessaire. Un lit, une commode, une armoire. Une porte ouverte se trouvait face à moi, donnant accès à une salle de douche tout en modernité, toujours dans les tons gris et blancs.
En bas, le bruit d'une porte qui claque violemment me fit sursauter et sortir de ma contemplation. La chambre se trouvait pile au-dessus du salon, et au vu du silence de mort qui régnait dans toute la maison, je pouvais entendre ce qu'il se passait à l'étage d'en dessous si je collais mon oreille au plancher.
- Où elle est ?
Mon estomac se noua à l'entente de cette voix rauque et légèrement éraillée. Caleb.
L'intonation de sa voix ne semblait laisser aucun doute. Il était sous tension.
- Je l'ai emmenée dans ta chambre-
Eli fût coupé par un second bruit. Celui de quelqu'un qui tape fortement à la porte. J'entendis cette dernière s'ouvrir et une voix masculine m'étant jusqu'ici inconnue se fit entendre. Au son de cette voix, elle devait appartenir à un homme plus vieux que Caleb, Eli et Isaac.
- Baker.
- Gabriel.
J'entendis la porte d'entrée se refermer et en conclût donc qu'il était entré à l'intérieur.
- Tu es rentré plus tôt que prévu, à ce que je vois.
Silence.
- J'ai la mauvaise impression que tu te fous de ma putain de gueule, Baker. Un rire effrayant se fit entendre.
VOUS LISEZ
ARABELLA
RomanceLorsque son grand frère disparaît deux ans plutôt, le monde d'Arabella se fige. Contrainte par ses parents à faire bonne figure, elle se noie petit à petit dans un océan de questions et de ressentis vis à vis de cet événement bouleversant. Alors qu'...