CHAPITRE TRENTE-HUIT.

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« La rose a l'épine comme amie. »
- Proverbe afghan

POV CALEB

C'était sa faute.

Tout cette merde était de la faute d'Arabella Remington.

Ce nom de famille me donnait des envies de meurtres et Dieu savait qu'il ne fallait pas me tenter à ce jeu-là.

Le premier du nom devenait, au fil des jours qui passaient, mon principal ennemi pour des raisons professionnelles mais aussi, à cause de ma putain de faute, personnelles.

Et la deuxième... Putain, celle-la allait me rendre dangereusement fou allier.

J'avais démesurément envie de plaquer à nouveau mon Glock entre ses saletés de yeux incroyablement verts, et dans le même temps, j'étais prêt à tuer n'importe lequel de ces fils de putes qui oseraient la toucher.

Elle avait été foutrement imprudente ce jour-là, et les résultats de son caractère de merde étaient que ma baraque était criblée de balles et qu'une nouvelle cicatrice s'était ajoutée aux nombreuses autres. Je me foutais d'avoir pris une balle à sa place. Je le referais autant de fois que nécessaire. Mais je lui en voulais de d'être mise autant en danger aussi bêtement.

Bordel. Si on m'avait dit qu'elle avait ce foutu caractère et qu'elle me foutrait en l'air de l'intérieur, j'aurais missionné Eli ou Isaac pour intégrer cette école de bourges à ma place. Les seules infos que j'avais eu au départ étaient une description physique et des ordres : m'intégrer dans son quotidien, de manière à l'observer, nuit et jour, et rapporter le moindre contact qu'elle aurait pu avoir avec son enculé de frère. Sauf qu'elle n'en avait eu aucun. Et qu'elle avait découvert ma couverture. Elle était bien trop maline pour croire à tout ça. Et depuis le temps, j'avais compris qu'il ne fallait jamais, jamais, sous-estimer un Remington.

Gabriel m'avait alors donné un ordre : élimine-la. Un travail discret et propre pour ne pas éveiller de soupçons sur notre clan.

Sauf que, putain, je ne pouvais pas. Je n'avais jamais hésité à ôter la vie de quelqu'un avant. Mais rien que de l'imaginer face à moi, inerte par ma faute, me donnait envie de tout casser.

Si je l'avais fait, je n'aurais pas pu continuer à la regarder me tenir tête, je ne l'aurais même plus jamais entendu m'assener à quel point elle me détestait, je n'aurais jamais su à quel point le goût de ses lèvres m'obsèderait.

Si je l'avais fait, mon propre clan ne se méfierait pas de moi et ma baraque serait intacte. J'aurais encore une porte d'entrée, aussi.

Mais, surtout, je lui aurais épargné ce monde qu'est le miens.

Rien que l'idée qu'elle ne puisse plus passer ses petites mains dans mes cheveux me faisait serrer.

Et si je ne lui avais pas fait quitter la baraque de ses enfoirés de vieux, les hommes de Carl l'auraient massacrée. Ces fils de putes ne sont pas connus pour bien traiter leurs missions avant de les buter.

Cette merdeuse m'avait foutu dans un bordel que je n'aurais jamais osé imaginer un jour. Mais j'avais un plus gros problème encore : désormais, j'avais un point faible. Elle était devenue ma putain de faiblesse. Et dans ce monde, il s'agissait de la pire chose qui puisse nous arriver.

« Partout où tu es, Caleb Baker, la mort te précède. »

Putain.

Je serrai les poings et fis craquer ma nuque.

-Répète-moi ça, assénais-je d'un ton mauvais.

ARABELLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant