CHAPITRE TRENTE-CINQ.

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Lorsque j'ouvris les yeux, les souvenirs des dernières heures m'assaillirent instantanément. Les yeux gonflés et la bouche sèche, je tournai la tête vers Sam dont l'attention était concentrée sur la route, comme lorsque je me suis endormie d'épuisement. Une boule se forma dans ma gorge alors que mes pensées s'assombrissaient au fur et à mesure des paysages qui défilaient devant moi. Il faisait jour et un grand soleil nous surplombait.

-On arrivera d'ici une heure, m'annonça la brune.

J'acquiesçai. J'avais dormi tout le trajet, je m'étais littéralement effondrée d'épuisement. Sam avait roulé sans s'arrêter, elle devait être morte de fatigue. Mon regard se posa sur l'horloge du tableau de bord qui affichait neuf heures. Nous roulions depuis plus de trois heures. Je passai le reste du trajet à regarder par la vitre, en tentant de dompter mes pensées et mes inquiétudes.

Le bruit du frein à main me tira de mes divagations. Sam quitta la voiture sans un mot et avança vers un haut portail en fer forgé à côté duquel se trouvait un boîtier de sécurité. Elle y tapa un code avant de remonter en voiture et d'entrer dans la propriété une fois le chemin dégagé. J'observai le portique se refermer, puis nous roulâmes le long d'un chemin pour arriver devant une très jolie maison de style méditerranéen. Haute d'un étage, faite de pierres blanchies et entourée de palmiers et de végétations, la demeure était charmante.

-Bienvenue chez les Baker, me dit Sam en quittant de nouveau l'auto.

Je la suivis alors en scrutant les alentours. Il faisait très beau et plutôt chaud, la météo en Californie était une chose que j'appréciais particulièrement. A Clyde Hill, il pleuvait et faisait sombre la plus-part du temps. Sam ouvrit la grande porte en bois et je pus apprécier l'intérieur de l'habitacle qui était décoré avec goût et simplicité. L'entrée donnait directement face aux escaliers en bois blancs, et sur la droite se trouvait une grande cuisine équipée aux plans de travails en marbre donnant par la suite sur un grand salon/salle à manger. Cette maison était moins moderne et luxueuse que la villa de Caleb, mais bien plus chaleureuse. Mes pieds me guidèrent à travers la pièce de vie dont la vue à travers l'immense baie vitrée me coupa le souffle.

A quelques mètres se trouvait une plage déserte, certainement privée, précédée d'une grande piscine rectangulaire et même d'un lit à baldaquin d'extérieur. C'était magnifique.

-Suis-moi, me tira Sam de mes pensées.

Je lui obéissais et la suivis à travers les escaliers, puis jusqu'à une chambre à la décoration tout aussi jolie et dans les mêmes tons que le reste de l'habitation.

Un grand lit s'y trouvait au centre, face à tout un mur en baie vitrée permettant d'observer l'océan à perte de vue. Si j'avais été ici pour d'autres raisons et dans une autre situation, j'aurais bien plus réussi à apprécier cet endroit si paisible, où seul le bruit des vagues emplissait nos oreilles.

-C'est la chambre de Caleb, me dit la brune.

Je me tournai vers elle avec un air interrogateur.

-Il n'y a que deux chambres ici.

Elle se dirigea vers la porte, sur le point de partir.

-La salle de bain est ici, je suivis des yeux son doigt me pointant une pièce attenante à la chambre.

C'est alors qu'elle empoigna la poignée dans le but de quitter la pièce et de refermer derrière elle.

-Attends... Commençais-je. Je... Merci pour... J-je veux dire... de m'avoir aidée.

-J'ai suivis les ordres de Caleb, c'est lui le chef parmi nous.

J'acquiesçai d'un signe de tête et regardai les vagues à travers la vitre.

ARABELLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant