CHAPITRE TROIS.

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Je me retournai et vis Jake qui courrait en ma direction.

- Je te raccompagne ? Me demandait-il tout sourire.

- Avec plaisir, lui dis-je en souriant alors qu'il passait son bras autour de mes épaules.

J'habitais à une vingtaine de minutes à pieds de l'université. Durant le trajet, nous avions parlé de tout et de rien. Des vacances d'été passées, de la rentrée et de l'université.

Jake et moi étions ensemble depuis presque un an. Nous nous étions rencontrés en première année, alors que j'étais au fond du trou. Il a su m'écouter et trouver les bons mots pour m'aider, et je savais que je lui serais toujours reconnaissante pour cela.

Arrivés devant chez moi, Jake posa ses lèvres sur les miennes pour m'offrir un baiser tout en tendresse.

- J'ai de la chance de t'avoir, Arabella.

Le rouge me montait aux joues. Je n'étais pas très à l'aise lorsqu'on me faisait des compliments. Alors que j'allai répondre, il reprit la parole.

- Tes parents sont chez toi ?

- Ils ne devraient pas tarder.

- Je suppose qu'on se voit demain alors...

J'acquiesçai d'un petit signe de tête.

- A demain, M. Mendes, lui dis-je en souriant.

- A demain Arabella.

Je marchai dans l'allée menant à ma porte d'entrée avant de l'ouvrir et d'entrer dans ma maison. Je posai mon sac à l'entrée, attachai mes cheveux en un chignon désordonné et me rendais dans la cuisine afin de me servir un verre d'eau.

Comme d'habitude, la maison était silencieuse. Vide. A force, ma propre présence m'auto suffisait et j'avais appris à apprécier ce silence. J'avais menti à Jake. Je ne savais pas quand est-ce que mes parents allaient rentrer. A cette heure-ci, ils étaient très certainement encore à leurs bureaux respectifs, mais je ne savais pas s'ils avaient encore un énième dîner de prévu, auquel je n'étais évidemment pas invitée. Je n'étais jamais invitée. Parce que je rappelais bien trop à tous ceux qui connaissaient Nathan qu'il était parti. Qu'il m'avait laissée. Et ça, papa et maman ne le supportaient pas, car notre famille avait déjà trop fait parler d'elle il y a deux ans quand mon frère a décidé de m'abandonner comme le lâche qu'il était.

Je nettoyai mon verre et montai à l'étage prendre une douche. L'eau chaude qui coulait sur ma peau détendait instantanément mes muscles et je m'octroyai quelques instants de répit en fermant les yeux, tentant de chasser le passé de mon esprit. Mais je savais que c'était cause perdue car ce putain de passé ne quittait pas ma tête depuis deux putains d'années. Toujours ces mêmes foutues questions qui tournaient en boucle dans mon esprit.

Pourquoi était-il partit ?
Pourquoi m'avait-il laissée ici, avec eux ?

Mais, la pire de toutes, celle qui me rendait un-peu plus folle chaque jour...

Est-ce-qu'il reviendra ?

*

Le lendemain matin, lorsque mon réveil sonna, je me levai directement. Je ne voulais pas commettre la même erreur que la veille. Je grimaçai, rien qu'en y repensant. Hier.

J'enfilai mon uniforme composé d'une chemise blanche, d'une jupe bleue marine et d'un blazer assorti, sur lequel trônait fièrement le blason de la Clyde Hill University. La sobriété était le maître mot de l'école, ses uniformes se devaient donc de l'être aussi. J'enfilai mes converses blanches hautes et démêlai rapidement mes cheveux, les laissant tomber jusqu'à mes hanches.

En arrivant dans la cuisine, je constatai que mes parents avaient décidé de m'honorer de leur présence. Oh, quel honneur.

- Bonjour Arabella, me dit mon père, sans lever les yeux de son journal.

- Bonjour, répondais-je simplement en vérifiant le contenu de mon sac à dos.

- Comment s'est passée ta rentrée ? Commençait ma mère. N'oublie pas s'il te plaît que c'est cette année que commencent tes cours appliqués de finance.

Je ne répondis rien. Je n'avais pas mon mot à dire, de toute manière.

- Ne fais pas cette tête, Arabella ! Elle continuait. Un jour tu nous remerciera de faire tout cela pour toi, n'est-ce-pas chéri ? Mon père hochait la tête tout en continuant sa lecture. Nous faisons cela pour ton avenir. Pour toi.

La nausée me prit de court à l'annonce de ces deux derniers mots. Mes parents faisaient tout ça pour eux, et seulement eux, en parfaits égoïstes qu'ils étaient. Alors que je passais mon sac sur mon épaule et leur dit à ce soir, j'entendais ma mère s'adresser à mon père.

- Steve, il faut que tu fasses quelque chose. Nous ne pouvons pas nous permettre de la laisser s'égarer comme lui. Ne la laissons pas devenir une erreur comme son frère.

Ma gorge se noua instantanément et mes yeux s'embuaient. Je ne supportais pas de les entendre parler de lui de cette façon, mais au lieu de prendre sa défense, j'attrapai ma veste et quittai la maison. Sur le trajet, je m'autorisai à lâcher prise quelques instants, le temps de laisser mes larmes rouler sur mes joues. Oh, j'avais mal. Ça oui. Mais je savais qu'en réalité, ce que j'éprouvais était une colère si forte et si intense, qu'avec le temps, elle était devenue douloureuse. Il avait tout gâché. Depuis qu'il était partit, nos parents ne cessaient de nous comparer. Leur objectif était que je ne fasse pas entendre parler de moi, contrairement à Nathan, qui lui avait toujours imposé qui il était. Je l'admirais pour ça. Car je n'y était jamais arrivé. A présent, j'étais celle qui devait assumer plus que ce qu'elle aurait dû.

Je me remémorai ces phrases qu'il me répétait sans cesse, avant. Mais ça ne fonctionnait pas. Plus.

Tournes-toi vers le soleil... Va te faire foutre, Nathan Remington.

J'attrapai mon téléphone et pianotai furieusement.

A : Nathan

Je te déteste.

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Troisième chapitre posté ! Veuillez m'excuser pour le délai entre le précédent chapitre et celui-ci... La grippe m'a eue et elle était coriace!

Anyway, trêve de papotage sur ma vie et parlons de ce chapitre. Qu'en avez-vous pensé? Rencontre -particulière, ahem- avec les parents d'Arabella et révélation concernant Nathan...

J'espère qu'il vous aura plût!

Prenez soin de vous,

Alicia.

ARABELLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant