Mon réveil sonnait et je l'éteignais instinctivement. J'avais révisé jusque tard cette nuit et ne m'étais pas couchée à une heure raisonnable. Ces foutus cours de finance allaient finir par avoir ma peau.
Les rayons du soleil entrèrent dans ma chambre à travers les stores et m'aveuglèrent. Je grognai et enfonçai un-peu plus ma tête dans mon oreiller.
- Fais chier. Lâchais-je en me levant.
Je n'avais pas assez d'heures de sommeil à mon compteur, et la perspective de cette journée ne me donnait guère plus envie d'affronter cette dernière. Deux heures de finance appliquée et... histoire.
Je fermai les yeux et frottai énergiquement mes mains sur mon visage, comme pour essayer de faire déguerpir les souvenirs, mais aussi les appréhensions que m'évoquaient désormais cette matière.
En secouant la tête, je jetai un œil par la fenêtre et constatai que les voitures de mes parents n'étaient plus garées dans l'allée. Sept heures vingt-huit, et déjà au travail.
« Des acharnés de travail », se diront certains.
« Des lâches qui fuient leur maison et leur fille », pensais-je.
Je consultai rapidement mon téléphone et vis un message de Sofia me proposant de passer me chercher ce matin. Sofia avait la chance d'avoir une voiture. Quand ses parents la lui ont offert pour ses dix-huit ans, elle m'avait assuré que conduire lui donnait une impression de liberté immense. Et j'enviai ce sentiment.
Je lui répondais positivement et filai dans ma salle de bain afin d'enfiler mon uniforme. Je démêlai mes cheveux et les laissèrent retomber de part et d'autre de mon corps. Mes cheveux étaient la seule chose qui m'importait chez moi. Peut-être parce que Nathan m'avait fait promettre de ne jamais les couper, tant il me trouvait jolie avec. Un jour, ma mère m'avait dit que je lui ressemblais, au même âge. Alors j'avais voulu les couper. Immédiatement. Mais je ne l'ai pas fait. Parce qu'ils me rappelaient quand mon frère était encore là.
J'attrapai mon sac à dos pile au moment où un klaxon résonna dans ma rue. Je me dépêchai de sortir et de rejoindre mon amie qui m'attendait dans son auto, chantant à tue-tête Stitches de Shawn Mendes. Je ne pus réprimer un sourire en la voyant ainsi. Je pris place sur le siège passager et elle démarrait, en montant encore plus le son de la radio, m'encourageant à chanter avec elle.
En voiture, le trajet était deux fois plus rapide qu'à pieds. Dix minutes plus-tard, Sofia se garait devant notre école. Je ne pus réprimer un soupir en regardant l'entrée de l'établissement. Je ne voulais pas y aller. Vraiment pas.
- Que nous vaut ce soupir, ma Arabella-bella ? Je levais les yeux au ciel ironiquement tout en lui adressant un petit sourire. Je détestais ce surnom qu'elle m'avait donné, mais je ne lui en voulais pas de continuer de l'utiliser.
- Je n'ai pas envie d'aller en cours, c'est tout. Lui dis-je simplement.
- Attends... Elle fit mine de jauger ma température à l'aide de sa main posée sur mon front. T'es malade ? Je fronçais légèrement les sourcils d'incompréhension. Arabella, première de la classe, que dis-je ! De l'école ! –
- Tu exagères à peine, la coupais-je en riant.
- L'élève parfaite ! Continuait-elle. Ne veut pas s'instruire une journée supplémentaire dans notre magnifique et réputée université –
- C'est bon, on a compris. Soufflais-je, amusée, en sortant de l'auto.
Elle me suivait et me rejoignait afin que l'on entre ensemble dans l'établissement. Nous nous frayons un chemin parmi les étudiants afin de rejoindre l'amphithéâtre. Instinctivement, mon estomac se retournait lorsque je vis apparaître l'indication « B26 » sur la porte face à moi.
VOUS LISEZ
ARABELLA
RomanceLorsque son grand frère disparaît deux ans plutôt, le monde d'Arabella se fige. Contrainte par ses parents à faire bonne figure, elle se noie petit à petit dans un océan de questions et de ressentis vis à vis de cet événement bouleversant. Alors qu'...