CHAPITRE VINGT-ET-UN.

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Le trajet s'était déroulé dans le silence. Caleb semblait préoccupé, perdu dans ses pensées, tandis qu'il conduisait le SUV. En réalité, nous avions atterrit dans un petit aéroport du New-Jersey, à une quarantaine de minutes de New York. Une fois arrivés dans la ville, j'étais ébahie par toutes ces lumières et cette effervescence bien connues de cette mégalopole. C'était la première fois que je venais ici. Je n'avais jamais pensé y venir, la foule l'agitation constante ne me disait rien. Je n'aimais pas vraiment les grandes villes. Mais je devais avouer que cette ville semblait impressionnante.

Caleb s'était garé dans le parking sous-terrain d'un immeuble si haut qu'il en devenait vertigineux. Sans un mot, il avait attrapé mon sac et s'était dirigé jusqu'à l'ascenseur, avant de presser le bouton trente-deux. Attendez... trente-deux ?!

J'avalai difficilement ma salive et empoignai les rambardes derrière moi, tandis que nous passions d'étage en étage. Je fermai les yeux jusqu'à ce qu'un ding se fasse entendre et que les portes s'ouvrent. Je me précipitai hors de la cabine, faisant naître un sourire au coin des lèvres du brun, qu'il tentait de dissimuler.

Je continuai de le suivre jusqu'à une porte qu'il déverrouilla, puis nous entrâmes dans un appartement. Une fois la lumière allumée, je pus détailler ce dernier. Sa décoration était moderne et minimaliste, majoritairement blanche avec des touches de gris... tout cela me rappelait étrangement une certaine maison.

-La chambre est ici, me dit Caleb, brisant alors ce silence présent entre nous depuis notre départ de l'aéroport. Je le suivais jusqu'à la pièce.

Elle était spacieuse, un grand lit y trônait, face à une grande baie vitrée avec une vue à couper le souffle. Une salle de bain y était attenante ainsi qu'un dressing. Caleb déposa mon sac sur le lit et s'apprêtait à quitter la pièce, mais je lui demandai :

-Où est ta chambre ?

Il se retourna vers moi arquant un sourcil.

-Je veux dire... Est-ce que je vais dormir seule dans cet appartement ?

-Tu veux dire : est-ce que tu vas dormir seule dans mon appartement ?

Je déglutis et ne répondis rien. Cet appartement lui appartenait donc. Il ne dit rien de plus pendant un instant avant de me dire, amusé :

-Tu es dans ma chambre. Je fronçai les sourcils.

-Où est-ce que je vais dormir ?

-Où tu veux.

-Et toi, où est-ce que tu vas dormir ?

-Dans mon lit. Dans ma chambre.

Décontenancée par ses réponses et sa confiance en lui infaillible, je baissai les yeux et commençai à triturer mes ongles.

-Si tu préfères, il y a le canapé dans le salon.

Ébahie par ce qu'il venait de me dire, je levai les yeux vers lui et les plongeai dans les siens, où je pus déceler une pointe d'amusement.

-Tu n'es pas sérieux ?

-Je crois que je ne l'ai jamais autant été.

-Tu pourrais me laisser ton lit. Je suis l'invitée, est-ce qu'une fois dans ta vie tu pourrais faire preuve d'un-peu de galanterie ?

Il se rapprocha de moi.

-Premièrement, tu n'es pas invitée ici. J'aurais préféré ne pas te faire venir ici, mais je n'ai pas eu le choix. Ne crois pas que j'éprouve ne serait-ce qu'une once de contentement de te voir ici.

ARABELLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant