CHAPITRE VINGT-NEUF.

267 10 15
                                    

Une
Putain
De
Regrettable
Erreur.

Je n'étais qu'une erreur. Que l'on regrette. Tout ce que je fais n'était qu'erreur. J'étais bête, bête, bête.

« Ne la laisse pas devenir une erreur comme son frère. »

Je vous emmerde tous autant que vous êtes.

La douleur que j'avais ressenti à ce moment précis rendait les choses plus claires.

Il était maintenant évident que je ne haïssais pas Caleb enfoiré de Baker.

Je voulais le haïr.

Cette nuance faisait la différence. Et me foutait bien dans la merde.

Malgré qu'il soit détestable au plus haut point, je voulais qu'il passe à nouveau ses doigts tatoués à travers mes cheveux.

Malgré qu'il m'ait blessée, je voulais sentir ses billes bleues me détailler avec malice.

Mon cœur m'encourageait à le croire et à lui faire confiance.

J'avais toujours pensé qu'il y avait du mauvais dans le bon et, surtout, du bon dans le mauvais.

En ce qui concernait Caleb, il n'était pas une bonne personne, ça non. Mais mon instinct me poussait à escalader les murailles qui protégeaient sa véritable personne. Le vrai Caleb.

Sans m'en rendre compte et sans le vouloir, je l'avais observé. Et ses réactions de rejet dès lors que nous effleurions la moindre émotion autre que la colère me faisait me poser des questions à son sujet.

Le rejet, la fuite, la colère, la froideur. Autant d'adjectifs qui le qualifiait.

Mais, selon moi, on ne naissait pas ainsi, et on ne le devenait encore moins sans raisons.

On ne tuait pas sans n'éprouver aucun sentiment si une partie de nous n'était pas déjà morte.

Je secouai la tête pour tenter de retrouver la raison. Le bordel dans ma tête était semblable à celui qu'était ma vie, et cette petite voix qui était sans doute ma raison me rappelait qui en était le responsable.

Pour mon amour-propre et ma fierté, je refusais que l'on m'utilise comme il l'avait fait. Je serrai les poings le long de mon corps et pris une profonde inspiration avant de quitter ma chambre pour rejoindre celle de Caleb. Je toquai à la porte entre-ouverte, et finis par l'ouvrir, n'obtenant pas de réponse. La pièce était vide. J'y entrai, dans l'intention d'attendre de pied ferme son propriétaire afin de lui hurler ma façon de penser au visage. En m'asseyant sur son lit, un frisson me parcouru, mais je décidai de l'ignorer.

Non, non, non, non ma vieille. C'est terminé de laisser ton corps et tes pulsions ridicules te dicter ta conduite.

Plusieurs minutes passèrent, peut-être dix, et je me levai subitement. La patience ne faisait pas partie de mes qualités, et je décrétai que je vociférerais mes pensées à cet enfoiré plus-tard.

Sans que je ne sache pourquoi, alors qu'ils balayaient la pièce, mes yeux s'arrêtèrent sur la commode face à moi, celle sur laquelle j'avais trouvé l'arme de Caleb. J'avançai lentement vers le meuble et ouvrai les tiroirs uns à uns.

Qu'est-ce que je faisais ? Qu'est-ce que je cherchais ? Moi-même je n'en avais aucune idée. Peut-être était-ce mon instinct qui m'avait poussée à faire cela.

A l'ouverture du troisième tiroir, alors que mes mains passaient sous des vêtements rangés à la va-vite, je me stoppai subitement tandis que mon cœur battait à tout rompre. Je sorti l'objet que je venais de trouver et le fixais tout en tentant de calmer mes battements cardiaques. J'avalai péniblement ma salive et allumai rapidement mon téléphone portable. Le temps qu'il démarre me parut durer une éternité, et je ne cessai de jeter des coups d'œil en direction de la porte alors que je tapai mon code PIN, les doigts tremblants. Code faux. Quoi ?

ARABELLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant