ARABELLA

CHAPITRE DOUZE.

Je ne savais pas si cela était dû à l'adrénaline ou à la rage qui commençait tout juste à bouillonner en moi, mais j'entrai subitement dans la pièce en levant l'arme vers lui.

Caleb et Eli se retournèrent vers moi et alors que les yeux de son coéquipier s'arrondissaient comme des billes, les siens se plantèrent dans les miens. Son regard glacial était toujours aussi dur, mais cette fois-ci j'y devinai une once... d'amusement. Un sourire en coin prit place sur ses lèvres et il croisa les bras sur sa poitrine, ne me lâchant pas du regard.

- Ohlala chaton, mais qu'est-ce-que tu fais ? Mes yeux quittaient ceux de Caleb pour s'ancrer sur Eli.

Ce dernier tentait de faire un pas vers moi mais je dirigeai l'arme sur lui et il leva les mains tout en reculant.

- A quoi tu joues ?La voix grave de Caleb me fit frissonner.

- Parce que c'est ce que c'est pour vous ?Je pointais le pistolet sur lui. Un putain de jeux ?

- Donne m-

- Tu parleras quand je te le dirais. Crachais-je en relevant un-peu plus l'arme vers lui.

Il ne répondit rien mais cette fois-ci, un sourire franc et malicieux prenait place sur son visage. Et ça me donnait envie de l'étriper.

- A ta place j'éviterais de sourire. Ce putain de flingue n'est pas entre tes mains, mais entre les miennes. Et je jure que je m'en servirais sans aucune hésitation, Monsieur Baker.

Il éclata de rire face à Eli, incrédule. Comment pouvait-il être aussi confiant alors que je pointais une arme vers lui ? C'en était trop pour moi.

- Qu'est-ce que vous voulez ? M'écriais-je, hors de moi.

Eli, qui se tenait à la gauche de Caleb, allait prendre la parole, mais je l'en empêchai. Je voulais qu'il me réponde. Personne d'autre.

- De l'argent ? C'est ça que vous voulez ?

Le regard de Caleb se baissa vers mon bras qui saignait toujours. Sa mâchoire se contracta et ce qu'il vit sembla le... contrarier ?

Il releva lentement la tête vers moi jusqu'à ce que mes yeux se connectent aux siens.

- Et toi, bordel mais qui es-tu ? Un jour tu m'enseignes l'histoire à l'université, le suivant tu me viens en aide à la fête et celui d'après tu entres par effraction chez moi et me kidnappe ?!

Ma voix s'était élevée au fur et à mesure que j'avais prononcé chaque mot. J'avais l'avantage sur eux et je pouvai sentir l'adrénaline et le danger couler dans mes veines. Et même si j'avais peur, j'aimais être maître de la situation. Les mots de mon frère vinrent danser dans mon esprit.

« Si un jour tu goûtes au danger, tu comprendras mieux mes choix. C'est meilleur qu'un rail de coke, quand on y goûte, on y devient vite accro. »

- Tu l'ouvres beaucoup plus d'habitude. Lançais-je au brun qui se tenait toujours face à moi, tandis qu'Eli ne ratait rien de ce qui se déroulait sous ses yeux.

- Et toi un-peu moins.

Mes mains se crispèrent sur l'arme et je serrai les dents pour ne pas appuyer sur la détente.

- Qu'est-ce-que vous voulez à Nathan ? Et qu'est-ce-que j'ai à faire là-dedans ?

- Ecoute chaton, et si tu commençais par poser ce flingue ? Ensuite on pourra s'asseoir devant un chocolat chaud et on discutera tout ça-