F.E.I (Fausse Étudiante Infiltrée)

38

James

Déçu qu'elle ait fui je me lève ne cherchant pas quoi faire. Est ce que je dois partir? Est ce qu'elle veut que je la laisse ? Je ne sais plus quoi faire. Mon regard tombe sur son étagère et dans une corbeille j'aperçois le jeu de carte, le fameux jeux de carte, précurseur de notre histoire. Je sors mon portefeuille et en sort la carte qui en provient, je crois qu'il est tant de la remettre au milieu des autres.
Je l'entends revenir , comme pris en flagrant délit je me retourne.

-Je ne voulais pas fouiller, mais j'ai vu que tu avais gardé le paquet, alors... je voulais remettre ça à sa place.

Elle s'approche pour me la prendre doucement des mains

- À sa place...

Elle analyse la carte et plonge ses yeux dans les miens en me tendant sa main pour que je lui remette le paquet. Je m'exécute sans la lâcher du regard. Elle ouvre le paquet et pose la boîte sur l'étagère avant de reprendre la parole doucement:

- Mais qu'elle est sa place ?  Tu crois que c'est la? C'est vrai que l'ai pris  là. Au milieu des autres, il s'est démarqué. J'ai cru l'avoir perdu, il a 6 mois. Et puis je l'ai retrouvé sans m'y attendre, sans le vouloir, je le fuyais même. Et j'ai beau vouloir le repousser, le mêler aux autres...

Elle glisse le roi de cœur au milieu du paquet, je suis hypnotisé par ses gestes doux et assurés. Qu'est ce qu'elle fait? Un tour de magie? Elle bat les cartes, les mélanges.

- Je voulais l'oublier...

Elle bat encore

- je voulais me convaincre que je n'en vais pas besoin

Elle mélange à nouveau

- qu'il était un parmi les autres...

Nouveau battement, je déglutis, j'ai peur de la finalité de ce tour.

- La réalité m'a rattrapée...

Elle fait un éventail de cartes dans sa main, face contre le sol, ne montrant que le recto où toutes les cartes ont le même motif. Elle fait glisser son doigt sur le dos des cartes, et arrête son index au dessus de l'une d'elle. La carte est différente, semble moins neuve que les autres.
Je bafouille.

- quelle réalité?

Elle retourne la carte pour me montrer.

- il réapparaît, quoi que je fasse, je le retrouve toujours, il se démarquera toujours des autres. Alors je doute que ça soit sa place...

Je relève mes yeux vers elle, sa douceur m'enveloppe. Je suis perdu, je ne comprends plus rien. Il y a cinq minutes elle fuyait encore mon contact. Je chuchote en lui prenant la carte des mains.

- Et... tu as trouvé sa place?

Elle pose le paquet sur l'étagère et se re approprie la carte en la détaillant.

- je crois que tout me pousse à comprendre qu'en définitive, sa place est... avec moi.

Le temps s'est arrêté, je crois même que mon cœur aussi s'est arrêté de battre. Je ne me détache plus de son regard et ce que j'y vois me prend au plus profond de moi. Je me sens tétanisé et à la fois revigoré. C'est ce regard... elle me donne le même que celui de la photo de mon bureau. Subtilement elle m'a fait comprendre qu'elle me voulait toujours, qu'elle arrêtait de se battre pour m'écarter. Et si je me trompais? Je ne sais plus sur quel pied danser avec elle. N'y tenant plus je prends son visage entre mes mains pour l'embrasser passionnément. Je revis, ses doigts agrippent mon tee-shirts pour m'attirer à elle. Je ne me suis pas trompé... ses lèvres me répondent avec autant d'ardeur que les miennes. Nos ventres se touchent, ses mains glissent à mes épaules pour refermer ses bras à mon cou. Je la soulève, refermant ses jambes dans mon dos, incapable de me détacher d'elle. Ses cheveux retombent et caressent mon visage. Je la serre si fort que je pourrais l'empêcher de respirer. Je nous déplace pour l'allonger sur le canapé. Nos jambes se mêlent, je me redresse pour la regarder, on se sourit. Je caresse son visage, ses yeux sont étincelants.

- Salut Belle Mariane...

Elle lache Un rire à l'entende de ce surnom.

- Salut...

Son sourire solaire m'éblouit presque. Je rapproche mon front contre le sien, nos lèvres s'effleurent. On savoure cet instant, l'un contre l'autre.

- tu as changé d'avis.

- J'en ai bien l'impression ou alors j'ai juste accepter l'évidence.

Chacun de ses mots me touchent. Comme est ce que j'ai pu douter d'elle, comment est ce que j'ai pu être si bête? Elle a toujours su trouver les mots, elle m'a toujours soutenu et écouté. Je pose ma tête dans son cou, là où j'ai toujours aimé me trouver, apaisé par son odeur et les battements de son cœur.

- Je m'en veux tellement... pardonne moi.

- Je crois qu'on peut dire que c'est fait .

Ses doigts se mêlent aux miens.

-Tu sais, depuis que je t'ai embrassé à ce bar... je ne savais plus comment t'approcher sans te faire fuir.

- Alors tu t'es dit que tu allais me forcer la main au petit déjeuner et au dîner!

- Exactement, c'était quitte ou double! J'ai même failli te sauter dessus à notre cours de tire improvisé, ça a été surhumain pour moi de garder le contrôle.

- Hum je vois très bien ... je crois que j'aurais succombé.

Je me redresse et la dévisage.

- Quoi? Vraiment?

- j'étais en trans a l'intérieur.

Je reste bouche bée par cette révélation. Elle appuie doucement sous mon menton pour me faire fermer la bouche avec des yeux rieurs.

- Mais bon, kirk aurait fait une crise cardiaque.

- il aurait pas survécue de voir la lionne qui sommeille en toi! Et euh... la c'est comment à l'intérieur?

Elle retient un sourire et se mord la lèvre.

-... incandescent.

- ... Brule moi! Je demande que ça!

Je reprends ses lèvres ardemment la coupant dans son fou rire. Puis la tendresse a repris le dessus avant de laisser place à la passion. Nos corps se sont retrouvés tendrement, puis passionnément avec pour de nominateur commun, toujours en fond des autres émotions, l'amour...