James
- Si tu continues on va vraiment rater ce cours...
Allongés l'un en face de l'autre je peine à garder les yeux ouverts, mais ma main ne cesse de caresser sa peau. Elle mêle ses jambes aux miennes, mais ne m'interrompt pas pour autant.
- je ne vois pas de quoi tu parles...
- Fais l'innocent, tu crois que je ne sens pas ta main meme si j'ai les yeux fermés?
- Quoi ça?
J' accentue les caresses que je fais sur son ventre. Elle esquisse un sourire en gardant les yeux fermés.
- hum hum
- J'y peux rien si ma main est attirée par ton corps, j'arrive pas à l'enlever... tu veux que j'arrête ? Fallait être moins canon aussi, j'aurai pas envie de te toucher...
Elle lache un rire et reouvre les yeux sur moi. Ce n'est pas la première fois que je me réveille à côté d'elle, mais Quel plaisir de la voir face à moi le matin en sachant que ce n'est pas juste pour calmer mes angoisses de la nuit.
- salut beauté...
- Salut... tu n'as pas l'intention de sortir de ce lit pas vrai...?
- tu lis en moi comme dans un livre ouvert...
- Voila ce que je te propose, on va aller à ce cours histoire qu'on foire pas nos exams, et après on revient faire la sieste, ça t'irait?
- hum je sais pas... il dure combien de temps ce cours déjà?
Elle rit en se redressant dans le lit.
- 2h, il dure toujours deux heures.
- C'est beaucoup trop long! C'est bien ce qui me semblait!
Elle se penche à mon oreille pour chuchoter.
- Si tu te lèves pour aller en cours, je te promets de ... bien m'occuper de toi après...
Je déglutis et me lève instantanément pour courir à sa salle de bain me doucher.
- Tu sais être très convaincante !
Douchés et habillés, on se décide à aller en cours après avoir pris notre café. Assis l'un à côté de l'autre, on écoute attentivement le professeur de droit pénal faire son cours. Je me crispe en entendant des chuchotements dans mon dos.
- Tu te rends compte? Elle a pas peur la nouvelle...
- C'est clair, je sais pas si j'aurai pu me mettre avec un suspect de crime... son père quand même, il va lui réserver le même sort...
Je souffle, je croyais que c'était terminé tout ça, mais tant que l'affaire ne sera pas classée, ils vont continuer à parler. Je m'enfonce dans mon siège, dépité. Captant mon attitude, Alexie me jette un regard en coin et soupire. Avec calme, elle lève la main.
- Oui mademoiselle ? Vous avez une question?
- Oui, je m'excuse d'interrompre votre cours comme ça, je sais qu'on en est pas là dans le programme, mais je pense qu'un rappel sur la présomption d'innocence et les étapes d'une enquête criminelle soit nécessaire...
Pourquoi elle fait ça ?? Elle peut pas laisser couler comme moi? Maintenant l'attention est sur nous. Le professeur la dévisage et referme son livre. Il jette un regard vers moi, je baisse les yeux.
- C'est une excellente idée mademoiselle, merci de l'avoir proposé.
Il commence son nouveau cours, mais je l'écoute à peine, énervé qu'encore une fois elle s'est sentie obligée de défendre ma cause. Je relâche sa main que je tenais jusque là et croise mes bras sur ma poitrine. Elle me regarde surprise et me chuchote :
- Ca va pas?
Je ne réponds pas, je me renferme sur moi même. Le cours se passe et des qu'il est terminé je sors en trombe.
Alexie me rattrape en me retenant par le bras.- Mais qu'est que tu as à la fin?!
- C'était plus fort que toi hein?!
Je suis remonté, je grogne entre mes dents pour ne pas exploser.
- de quoi?
- Tu ne pouvais pas les laisser parler?!? Au lieu d'intervenir encore une fois et faire en sorte qu'on parle encore plus sur moi!?
- Non je peux pas James! Je peux pas! Ça me fout en rogne, ça me fend le coeur qu'on pense ça de toi.
- Mais moi je m'en fous!
- C'est pas vrai! Ça ne t'empêcherait pas de dormir sinon!
On se confronte du regard, tous les deux rouges de colère.
- Tres bien, gère comme tu l'entends! Je ne sais même pas pourquoi je m'en mêle tu as raison, je n'ai vraiment aucune raison de faire en sorte qu'on arrête ses commérages sur toi. Tu préfères qu'on te voit comme l'assassin de ton père, grand bien te fasse !
- Tais toi Alexie!
Je vais peter un câble, là au milieu du couloir,où je remarque que les gens commencent à s'arrêter autour de nous.
- Non, pourquoi ? Si je me tais, c'est donner raison à toutes ces langues de putes qui ont une vie tellement merdique qui préfèrent pourrir la tienne! Tout ce que tu vas gagner à les laisser croire ça, c'est la solitude. Parce que quand tout sera terminé, qu'on découvrira qui a réellement tué ton pere, tu crois que tout va redevenir comme avant ? Non, ceux qui te regardent aujourd'hui avec peur te regarderont avec pitié, la pitié de ta solitude et de ta déprime dont ils seront responsables. Je le vois que ça t'atteint plus que ce que tu veux bien laisser le faire croire, alors montre leur que ça te touche, qu'ils aillent tous se faire foutre à la fin! Sérieusement James, c'est de ton père dont il s'agit, pas un de ces mecs qui te ciraient les pompes avant ne s'est inquiété de savoir comment tu allais! Pas une de ces nanas à qui tu plaisais n'a cherché à te réconforter. C'est comme ça que ça aurait du se passer, tu devrais être entouré et soutenu!
Les gens chuchotent autour de nous.
« Alors c'est pas lui... » « on ne sait toujours pas qui c'est » ou encore « bien parlé, elle a raison ». Je la regarde de la tête au pied, je pense qu'elle est à deux doigts de faire atterrir son poing dans ma figure pour me raisonner.
Je la devisage, je l'analyse... mes poings sont fermés pour me contenir de ne frapper personne ou de ne pas pleurer, ses yeux sont humides par toute l'émotion qu'elle a dégagé.- Et puis merde à la fin...
Je l'entends chuchoter pour Elle-même et tourner les talons.
Je n'ai pas le temps de la rattraper qu'un gars se pointe devant moi et me serre la main, puis un second... j'ai du serrer une dizaine de main avant de me rendre compte qu'elle avait réussi son combat, qui aurait du être le mien...
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F.E.I (Fausse Étudiante Infiltrée)
RomanceAlexie est une jeune recrue au United States Marshals Service de Miami , en Floride. Ce qu'elle pensait, c'est que ses débuts seraient soporifiques à classer des dossiers, à rechercher des infos sur le web, limite à aller faire le café de ses supéri...