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Alexie

Cette journée m'a éprouvée, je rentre chez moi lessivée. Après mon jogging et avoir quitté le bureau de James. Je me suis rendue au centre d'entraînement. J'ai enchaîné les mises en situations que ça soit des combats à mains nues, l'analyse d'indice... j'ai profité de ne pas avoir d'affaire en cours.
J'ai mérité ce bon bain que j'ai préparé. Je m'y prélasse en buvant un verre de vin. Je repense à ce matin.
Ce smoothie, cette photo. Le choc quand je me suis vue. Est ce qu'il a dit vrai ou est ce qu'il a affiché cette photo depuis longtemps? Je ne le saurais jamais. En tout cas, depuis notre baiser, il n'est plus dans l'attaque ce qui fait que je ne lui suis plus non plus, mais je reste sur la défensive, mon instinct de protection... je dois reconnaître que ce matin était agréable, sans chercher à se détruire. Je passe une brassière et un legging pour m'affaler dans mon canapé, mon verre de vin non loin, je suis incapable de me faire à manger pourtant mon ventre crie de le remplir. Je me traîne jusqu'à mon frigo quand on sonne à ma porte. Je referme le refregirateur, perplexe. Par réflexe je jette un coup d'œil à mon arme, rangée dans le tiroir de la commode.
Lorsque j'ouvre je tombe sur un paquet kraft sentant la nourriture asiatique dissimulant un torse que je ne connais que trop bien.
Je relève mes yeux, son regard rieur alors que son bras est accoudé à l'encadrement. Il n'a pas perdu cette habitude on dirait, et moi, ça me fait toujours le même effet!

- C'est du harcèlement James.

- Pas du tout, j'avais faim, me sui dit que toi aussi, rien de plus.

- comment tu as eu mon adresse?

- Pierce. Je peux entrer ?

Note à moi même : tuer mon coéquipier. C'est dommage, je l'aimais bien.

J'ouvre la porte et le laisse entrer. Il se dirige vers la table basse du salon pour y déposer son paquet. Je remarque qu'il s'est changé: à l'aise et incroyablement sexy dans son Jean-teeshirt.

- Pourquoi tu souris?

Je me pince les lèvres et me dirige vers la cuisine pour lui servir un verre.

- Pour rien.

Je reviens à lui et lui tends son vin.

- Merci, allez dis moi, c'est le même sourire que ce matin.

- Mais rien, tu t'es changé?

- Ouais j'en avais marre de la chemise cravate, c'est pour ça que tu souris? Tu te moques? Tu préfères le costume?

- Non non, justement...

- ca va vraiment me motiver a jeter ma cravate...

J'évite son regard et m'installe dans le canapé.

- En réalité, tu tombes bien je mourrais de faim!

- Sers toi je t'en prie. C'est sympa chez toi

Je sors un plat de poulet au curry alors qu'il scanne mon salon du regard.

- Merci...

Je me délecte en prenant une première bouchée.

- j'adore ce plat!

- Je sais.

Je relève mes yeux vers lui, un peu déroutée.

- Ne me regarde pas comme ça, c'est juste que j'ai une bonne mémoire.

- hum... tu n'as pas faim toi?

Il s'assoit face à moi en commençant à manger.

- je crois que je vais vraiment arrêter

- De quoi tu parles?!

- Mon boulot. J'ai passé la journée à me remuer les méninges et je ne veux pas faire ça toute ma vie.

- Euh ok Mais tu veux faire quoi alors ?

- Je sais pas, mais quelque chose de plus physique je pense, ou je pourrai être en jean teeshirt!

Je lache un rire alors qu'il me fait un clin d'œil avant de poursuivre.

- J'aime le sport, mais je suis trop vieux pour faire carrière.

Je me lève pour aller chercher la bouteille de vin et balance par dessus mon épaule.

- Tu serais la recrue idéale au FBI toi !

Je reviens et me ressers alors qu'il me dévisage avec un petit sourire en coin.
Saleté de sourire!

- Quoi?

- Tu me veux comme coéquipier?

- Je plaisante James! J'ai lancé ça comme ça.

- Et pourquoi pas? Il faut juste un diplôme universitaire, un casier judiciaire vierge et avoir moins de 40 ans pour prétendre à la formation non?

- Tu vas partir 6 mois te former à un job que tu as décidé de faire sur un coup de tête ?

- Pas sur un coup de tête, j'ai adoré ce que j'ai vu dans vos bureaux, c'est vrai que je ne m'étais jamais posé la question jusque là, mais ça pourrait bien me convenir. Je suis là recrue parfaite, c'est toi qui viens de le dire.

Je parle vraiment beaucoup trop, ça doit être le vin! Je vais arrêter de boire!

- Tout ce que je dis c'est de bien y réfléchir ok? Tu parles de ton avenir là.

- Je vais prendre le temps d'un réfléchir oui.

Et espérons que tu changes d'avis!
Le silence se fait, je fais mine d'être concentrée sur mon poulet émincé qui est bientôt terminé d'ailleurs.

- Alexie?

- Hum?

- Ca t'embêterait tant que ça si j'intégrais ton équipe?

Je relève mon regard vers lui, il est bien sérieux tout à coup. La seule chose qui m'embêterait c'est que je vais te croiser tous les jours...

- Un peu je reconnais, mais je m'y ferais, ça doit pas être si insurmontable.

Je vivrais juste avec la tentation sous les yeux, sachant le goût que ça a, mais sachant que je ne dois pas y toucher sous peine d'être anéantie.

- Merci de ta franchise.

- Quoi que tu en penses je suis plutôt honnête comme femme.

- je sais, c'est moi l'abrutit qui ait douté.

- On va pas revenir la dessus James, ce qui est fait, est fait.

- À refaire, je ne ferai pas pareille....

Ses yeux s'ancrent aux miens. Son regard me transperce de part en part.
Il est sincère et il aimerait que je le crois, il aimerait que je le pardonne. Il me supplie du regard, il attend mon absolution. Je passe ma main sur mon visage et me lève.

- Je .. je reviens.

Je me dirige vers la salle de bain et me passe de l'eau sur le visage. Est ce que je vais craquer? Est ce que je veux craquer? Je n'ai que deux solutions, soit je lui dis de partir maintenant, soit je me laisse aller avec lui, et ce que ça entraînera. Il faut que je prenne une décision. Ma conversation avec Jul me revient « C'est parce que tu l'aimes encore ». J'ai beau lutter, si je veux être honnête, ne serait ce qu'avec moi même, je dois admettre que pour une fois, c'est elle qui a raison. James m'effraie, il m'effraie parce que je me sens faible à ses côtés. Je ne cesse de le repousser parce que je sais que trop proche de lui, je vais flancher. Je soupire et essuie mon visage avant de repasser dans le salon.
Il est debout devant mes étagères. Je ne vois pas bien ce qu'il fait. Je m'approche et il se retourne vers moi.

- Je ne voulais pas fouiller, mais j'ai vu que tu avais gardé le paquet, alors... je voulais remettre ça à sa place.

Je lis la déception dans son regard et quand les yeux se baissent sur sa main je découvre, le roi de cœur. Encore et toujours ce roi de cœur. Je m'avance et lui prend doucement la carte des mains.

- À sa place...

F.E.I (Fausse Étudiante Infiltrée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant