F.E.I (Fausse Étudiante Infiltrée)

5

Alexie

- Alors cette première mission raconte !

Mes écouteurs sans fils dans mes oreilles je fais mon footing dans le parc du campus, et comme tous les matins je le fais en compagnie de July.

- Tu sais très bien que je n'ai rien le droit de te dire.

- Je sais, mais un peu quand même, au moins savoir comment tu t'en sors!

Je lève les yeux au ciel.

- Hum et bien, mon protégé est toujours en vie, donc pour l'instant on peut dire que ça va.

- C'est qui?

- July!

- Ouais ok, Mais Donne moi un indice, si je devine c'est pas comme si tu me l'avais dit ! C'est un homme ou une femme?

Je souffle, elle m'exaspère.

- Un homme, contente ?

Je continue à fouler l'allée du parc, mon esprit s'évade vers la soirée de hier soir.

- Un homme... incroyablement sexy.

- veinarde !

- Il ne se passera rien! Tu sais aussi que je n'ai pas le droit au rapprochement physique.

Et c'est bien mon problème ! Je sens à nouveau son bras autour de ma taille, sa main appuyant doucement dans mon dos, ses doigts autour des miens... le footing est sensé me vider l'esprit, je crois que c'est un échec.

- Et lui? Tu es à son goût? Ben oui forcément tu l'es, tu es le goût de tous les mâles de cette planète !

Je lache un rire.

- Tu crois pas que tu exagères ?

Je pense l'être si j'en crois les derniers moments de la soirée d'hier, quand il a doucement remis une mèche de mes cheveux derrière mon oreille en fixant ma bouche j'ai cru que j'étais en train de m'évaporer. J'ai cru voir son visage se rapprocher du mien, j'en mourrai d'envie, ses lèvres m'appelaient. La soirée avait été parfaite, et la terminer sur un baiser l'aurait rendu encore plus parfaite. Mais ma raison a repris les rennes et j'ai innocemment tourner la tête en lui souhaitant bonne nuit.

- De toute façon peu importe, je ne peux pas lui céder une autre place que celle de mon protégé, ma carrière en dépend. S'il se passe quoi que ce soit, si Jefferson l'apprend, je peux dire adieu à la montée des échelons. Mais je reconnais, c'est difficile, très difficile.

- Ma pauvre chérie, pour une fois qu'un mec réussit à te plaire vraiment.

- quoi? Je n'ai pas toujours été célibataire.

- Non mais combien ont tenu plus de un mois dans ton lit?

- Mouais si tu veux. Bref! Il y a un bon feeling entre nous mais je dois tout stopper, je vais peut être lui dire que je suis gay, ça évitera qu'il s'imagine des choses.

Je pense vraiment que c'est trop tard pour ça, mais je ne vois pas ce que je peux lui sortir d'autre, certainement pas « en fait je suis ton gorille et toi mon poussin ». J'entends July rire dans les écouteurs.

- Alex, tu es un aimant à testostérone, ça ne fonctionnera jamais!

Je grogne de désespoir et pleurniche.

- Jul... il est tellement attirant... c'est lui l'aimant, je te jure.

- Alala, et ben bon courage ma belle. Je dois te laisser, Je dois donner le biberon à Tyler. À demain!

Je raccroche en continuant mon tour. Je ne sais pas comment je vais pouvoir continuer a l'approcher, lui mettre un vent après la soirée d'hier a du mettre un coup à son ego masculin. J'espère qu'il ne m'en tiendra pas trop rigueur, ou du moins que c'est rattrapable...
Je remonte au dortoir pour me préparer. Après une bonne douche chaude et mettre maquillée, je m'habille et finis par mettre mon oreillette en allumant mon poste de surveillance, je ne vois pas James.
J'appelle Haper, paniquée.

- Ou est ce qu'il est?

- Salut à toi binôme! Il est dans la salle de bain.

Je souffle en m'asseyant, soulagée.

- Ok, je prends le relais, va te coucher. A ce soir.

Je raccroche et me prépare un café que je bois en me posant tranquillement sur le lit. Comment je dois la jouer aujourd'hui? Filature de loin? Pas de contact ? Je pense que c'est la meilleure option, surtout quand je le vois apparaître a l'écran en simple serviette.
Je prends un cousin et hurle dedans de désespoir. Jefferson a fait exprès ou quoi?! C'est un test pour le mettre a l'épreuve ?!? Une façon de se débarrasser de moi?!
Pitié ne fais pas tomber la serviette James...
Le monde est contre moi, sa serviette vient de tomber à ses pieds me dévoilant un fessier parfaitement sculpté. Je me laisse tomber sur l'oreiller, c'est si cruel... je laisse mon regard fixé au plafond, le temps qu'il s'habille, peut être un peu trop longtemps parce que quand je repose mes yeux sur mon écran, il n'est plus dans sa chambre. Et merde! Je m'extirpe du lit et visualise le gps de son téléphone. Où est ce qu'il va ?! Je fixe l'écran je le vois avancer pour se diriger vers le bâtiment de la salle de sport. Je vais devoir y aller, mais qu'est ce que je prétexte s'il me voit? Je n'ai pas de caméra la bas et il est seul, cible potentielle de l'assassin de son père. Bon ben je repasse une tenue de sport, moi aussi je fais de la boxe après tout. Je me déplace en scrutant mon téléphone pour vérifier qu'il ne bouge pas et finis par atterrir dans la salle de sport. Mais je ne le trouve pas. Je balaye la salle du regard quand j'entends une mélodie au piano arriver à mes oreilles. Je ressors de la salle et me dirige vers celle de musique. J'ouvre doucement la porte et je le découvre de dos au piano entrain de glisser ses doigts sur les touches. Je reste silencieuse à le regarder, à admirer ses doigts puissants activer les touches avec une dextérité sans faille. Je reconnais la chanson, il l'exécute à la perfection, et quand il commence à la chanter, mon coeur se serre dans ma poitrine. C'est la scène la plus touchante à laquelle j'ai pu assister, sa voix se pose parfaitement, Jeff Buckley, une magnifique chanson. Je l'écoute et le dévisage sans me montrer, lorsqu'il termine j'essuie mon visage où une larme s'est échappée. J'ai ressenti toute sa peine, il pensait très certainement à son père. Il reste en suspens au dessus des touches, je l'entends renifler. Je ne le vois pas mais je devine que lui aussi pleure. Et merde... je ne peux pas rester à distance. Il n'a personne, de ce que je me souviens sa mère aussi est décédée quand il était enfant. Je dois le protéger d'un criminel mais personne ne le protège du chagrin...Je m'avance doucement et m'assois à côté de lui sur le banc du piano.

- qu'est ce que tu fais là Alexie?

Je lui souris tendrement alors qu'il est gêné que je le découvre les yeux rougis et larmoyants. J'essuie doucement une larme de sa joue et chuchote:

- Viens la...

Je lui ouvre mes bras, il hoche la tête à la négative. Je soupire et m'avance davantage pour refermer mes bras autour de lui. Après un instant, il finit par poser sa tête dans mon cou ou je sens ses larmes humidifier ma peau. Ses doigts s'ancrent dans mon dos.

- Merci....

Je referme davantage mon étreinte autour de lui.

- Tu n'es pas seul James et tu as le droit d'avoir mal.

Je sais que je ne devrais pas être là, que je ne devrais pas faire ça, mais après tout, une amie peut se comporter comme ça non?