21.

58 12 4
                                    

James

Une fois identifiés, les agents du FBI nous ont rapidement conduit à une ambulance, je n'arrive pas à croire que je vive ça... je n'ai pas laché Alexie jusqu'à ce qu'elle soit installée dans l'ambulance,  et encore là, je lui tiens la main alors qu'elle est entrain d'être perfusée et qu'un infirmier comprime son épaule. J'entends son cœur battre sur un répétiteur, c'est étrange, ce rythme qui jusqu'à maintenant m'apaisait, aujourd'hui il m'angoisserait presque, l'angoisse de plus l'entendre. Sa main se réchauffe sous mes doigts, je suis obnubilé par la buée que sa respiration provoque sur son masque à oxygène, c'est bon signe non s'il y en a? J'y connais rien, ça m'angoisse! Je baisse la tête  et porte sa main à mes lèvres en fermant les yeux. Faites qu'on arrive vite!
Ses doigts bougent entre les miens. Surpris je m'écarte et je vois ses paupières tenter de s'ouvrir. Je ne retiens plus mes larmes, j'embrasse son front et lui chuchote

- Tu es dans une ambulance, on te conduit à l'hôpital.

Elle écarte son masque, je vois les larmes perler à ses yeux.

- Si tu savais comme je suis désolée mon amour...

Sa voix est si faible, je sais qu'elle donne toute son énergie pour me parler. Je note que C'est la première fois qu'elle m'appelle comme ça, est ce qu'elle pense que je vais m'en aller? C'est sa façon de me retenir?

- Repose toi, c'est pas le moment.

Elle hoche la tête et repose son masque, déçue que je ne lui donne pas plus d'affection sûrement, mais je n'y arrive pas, je ne contrôle pas. J'ai peur, j'ai mal, et à la fois c'est comme si je ne connaissais pas la femme allongée devant moi.

- Donne mon telephone au FBI.

Un dernier soupire et elle referme les yeux. Je suis un abruti, je ne vais peut être jamais la revoir, et je ne suis pas capable de lui apporter l'affection qu'elle devrait avoir...
Les portes arrières de l'ambulance s'ouvrent, Alexie est vite emmenée à travers les couloirs.

- vous devez attendre là monsieur, on l'emmène directement au bloc, elle a perdu beaucoup de sang.

Je reste immobile, au milieu du couloir, démuni, ne sachant même pas si je dois rester ou partir, si c'est réellement ma place. Elle m'a sauvée la vie, je ne l'oublierai jamais, mais c'était son job ... engagée pour être mon ombre. Et pendant ses semaines, elle est devenue la personne la plus importante de ma vie et j'ai l'impression de lui avoir dit adieu au moment où elle a sorti sa plaque.
Je me pose sur un banc, attendant je ne sais quoi, je suis trop perdu, je ne sais pas où aller. Une infirmière vient vers moi

- L'opération est en cours, je vous remets ses affaires personnelles.

Je me saisis du sac plastique en hochant la tête. Son téléphone, sa plaque... j'ouvre cette dernière, je regarde sa photo longuement avant de lire
« Alexie Mackenzie
Criminal Investigator
USMS Miami »

Mon cœur se serre dans ma poitrine, Alexie Eduards n'existe plus. Je remarque un papier coincé derrière son immatriculation. Je le retire doucement, ce n'est pas un papier, c'est une carte... un roi de cœur. Les larmes remplissent à nouveau mes yeux. Je lache un rire malgré tout.Notre partie de poker me revient en tête, la première, puis la seconde , imaginée après être réellement tombés dans les bras l'un de l'autre. Jamais je n'aurai pensé qu'elle garderait ce genre de chose sur elle, en meme temps j'ignorais l'existence de cette plaque, j'ignorai qui elle était vraiment. Je soupire en appuyant ma tête contre le mur et en fermant les yeux. Les souvenirs de nos moments ensembles me reviennent, ses yeux, son sourire, son premier « Je t'aime James », sa façon de me repousser au début. Je comprends mieux maintenant, elle ne devait pas être autorisée à être si intime avec son protégé dans le cadre de sa fonction. « Son protégé » est ce que c'est tout ce que j'étais? J'ai du mal à y croire, et pourtant plus je me pose de question, plus la trahison m'est insoutenable.
Je n'y arrive pas... Je me lève et me présente au bureau des infirmières pour leur demander une feuille et un papier. Je vais écrire tout ce que je ressens.
Une heure plus tard, assoupi sur la même chaise, une main se pose sur mon épaule.
Je bats des paupières pour découvrir l'infirmière qui m'avait remis ses effets personnels.

- C'est terminé, elle est tire d'affaire, elle se repose en salle de réveil, c'est une sacré battante, vous pourrez la voir par la suite.

Une battante... et une combattante.

- excusez moi, je ne pense pas pouvoir rester plus longtemps, est ce que vous voulez bien lui remettre cette lettre quand elle sera bien réveillée?

La jeune femme me prend la lettre pliée des mains en me regardant surprise.

- Vous ne voulez pas la voir?

- je... je suis heureux qu'elle aille bien, mais je ne suis pas ...je ne suis pas prêt à la revoir... je suis désolé, c'est ... trop pour moi.

Je me détourne dans le couloir et prends l'ascenseur, disant Adieu à Alexie Eduards, qui au final, n'a jamais existé...

F.E.I (Fausse Étudiante Infiltrée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant