Chapitre 10

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EDEN

Dès lors que nous arrivons devant la maison, je sors en trombe du véhicule car je veux m'éloigner aussi loin que possible de lui. Être assise à ses côtés à été un calvaire et son agréable odeur n'arrangeait vraiment pas les choses.

Quel gâchis d'être aussi attirant et aussi détestable !

Il va falloir que je trouve une solution parce que je ne vais jamais supporter la cohabitation.

Il rejoint la bagnole de flic garé juste devant la maison et même si j'essaie d'être attentive pour écouter ce qu'ils se disent, je n'entends que de vagues chuchotements.

Après une poignée de main échangée, la voiture bleue s'éloigne et disparaît au croisement.

Le temps qu'il me rattrape, je suis déjà sur le perron. 

Il est à seulement quelques pas derrière moi et quand je pénètre à l'intérieur, je lui claque violemment la porte au nez.

Que le début des hostilités commencent !

Je me dirige dans la cuisine pour me servir un verre d'eau directement au frigo quand Drogo me rejoint. Il se réfugie dans mes jambes et rien que le fait de l'avoir près de moi, mes épaules se détendent instantanément.

Prenant place sur le tabouret de bar, il pose sa tête sur ma cuisse mais le bruit de la porte qui s'ouvre le fait réagir immédiatement: il se redresse et prend la direction de l'entrée en trottinant.

Je le laisse partir sans chercher à le retenir car je sais parfaitement comment il va l'accueillir.

Drogo déteste les inconnus.

Je tends l'oreille pour ne rater aucune miette et fais le décompte mentalement.

3...2...1...

Je l'entends grogner et aboyer tandis que je reste volontairement quelques secondes dans la cuisine avant d'en sortir pour me moquer.

- Visiblement, y'a pas que moi qui n't'aime p...

Je ne termine pas ma phrase car je reste sans voix devant la scène qui se déroule sous mes yeux.

Knox est souriant, en position accroupi alors que mon compagnon à les pattes posées sur ses épaules et se laisse gratouiller les côtes.

Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

Mon chien n'a jamais été aussi proche de quelqu'un qu'il ne connait pas.

- Drogo ! L'appelé-je pour qu'il revienne près de moi.

Le sourire du brun tatoué perd de son intensité lorsqu'il me voit mettre fin à leur étreinte.

Il se redresse tandis que je le dévisage.

- Écoute moi bien, il n'est pas question que tu prennes tes aises, ici. Tu fais seulement ton boulot et dès que cette histoire est terminée, tu disparais de ma vie ! C'est clair ?!

Les mains dans les poches, il n'a pas cessé de me fixer tout le long de mon monologue et reste silencieux même lorsque celui-ci est terminé.

Puis il réduit la distance entre nous.

Je ne me démonte pas et reste à ma place sans vaciller malgré la large carrure qui s'approche de moi.

Tout en me fixant de sa hauteur, il s'apprête à replacer une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et j'esquive son geste en claquant sa main d'un mouvement vif.

AmnesiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant