Chapitre 2

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KNOX

— ELLE DOIT BIEN ÊTRE QUELQUE PART !

Les hommes réunis autour du bureau opinent face aux ordres de notre patron et restent attentifs concernant ses autres instructions. 

Personnellement, je suis complètement ailleurs dans mes pensées.

Cela fait une semaine qu'elle est introuvable et Yann commence à perdre patience. Chaque jour, il nous impose des réunions tardives pour faire le point, mais le souci c'est que nous ne disposons d'aucune information. 

Elle s'est complètement volatilisée.

Cependant je ne suis pas inquiet, je suis convaincu qu'elle est en sécurité. Elle s'est juste terrée quelque part pour se ressourcer et comme me l'a rappelé Yetta, elle réapparaîtra quand elle se sentira prête.

La question que je me pose c'est : Combien de temps cela va-t-il durer ?

Je lui avais promis de lui révéler la vérité, et j'ai - malheureusement - été pris de court, car on m'a devancé. J'ignore comment elle aurait accueilli mes mots, mais elle méritait de découvrir son passé dans d'autres conditions...

Je regrette profondément que les évènements se soient déroulés ainsi, mais de toute façon, il est trop tard pour revenir en arrière. 

Ce qui est fait est fait.

La conversation se prolonge interminablement alors que l'horloge affiche presque 23h.

Drogo s'est allongé près de ma chaise. Il faut dire que cette semaine, il ne m'a pas lâché d'une semelle. Je suis conscient que l'absence de sa maitresse le pèse et même si je suis loin de lui arriver à la cheville, il a l'air de se contenter de ma présence.

Alors que la réunion s'éternise, je le sens s'agiter sous mes pieds. Il se redresse en fixant la porte, les oreilles fermement dressées vers le haut puis quitte la pièce en trottinant.

— JE ME FICHE DE VOS EXCUSES ! CHERCHEZ PARTOUT ! ELLE N'A PAS PU DISPARAÎTRE COMME ÇA ! Vocifère notre patron.

Mais tout à coup, un vacarme indescriptible éclate de l'autre côté de la cloison. Les hommes présents dans la pièce échangent un regard inquiet et se lèvent en dégainant leurs armes. 

Personne n'a le temps de faire un pas que la porte s'ouvre dans un fracas assourdissant. Le bois vole en éclat et explose en plusieurs morceaux.

Sans surprise, je reconnais instantanément la silhouette qui se dessine dans l'encadrement de la porte.

La tête haute, elle nous impose sa présence en nous surplombant, et sans quitter son parrain des yeux, elle réplique avec un sourire glacé :

— Bonsoir, Yann.

*

Pendant une longue minute, les deux se toisent alors que nos gars les examinent l'un après l'autre, tels des spectateurs d'un match de tennis. 

La pièce s'imprègne d'une tension palpable. Tout le monde retient son souffle, dans l'attente des ordres de notre supérieur.

— Sortez tous. Lâche-t-il sans détourner le regard de sa filleule.

Yann exerce une telle autorité qu'il n'est même pas envisageable de discuter.

Chaque personne présente dans le bureau s'éclipse alors que je me lève en établissant un contact visuel avec mon boss. Mes yeux le supplient silencieusement de pouvoir rester afin de m'expliquer avec elle, mais il secoue négativement la tête.

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