Chapitre 24

569 32 109
                                    

EDEN

Deux bras puissants me retiennent de justesse avant que ma tête ne percute le béton.

EDEN !

- ...

- EDEN, RÉPONDS-MOI !

Boum. Boum. Boum. Boum.

Il me faut quelques secondes pour me rendre compte que les battements de mon cœur tambourinent encore dans ma cage thoracique.

Mes paupières se soulèvent, mais ma vision est totalement floue. Je ne discerne qu'un contour incertain tant mon mal de crâne est violent.

Knox ? Murmuré-je.

Un souffle de soulagement accompagné d'un « putain » s'échappe de sa bouche dès lors qu'il entend le son de ma voix.

C'est fini, tu ne crains plus rien. Je suis là. Me rassure-t-il en posant son front sur le mien.

Un courant électrique me traverse à la seconde où nos peaux entrent en contact. Il m'étreint si fort que j'en ai du mal à respirer.

Tu... Tu es... revenu... Articulé-je difficilement alors que des perles salées roulent sur mes joues.

Il se recule légèrement pour ancrer ses yeux dans les miens.

Je ne suis jamais parti. Me chuchote-t-il alors que ses doigts se promènent dans mes cheveux.

Ce moment de tendresse inhabituelle déclenche des palpitations agréables au creux de ma poitrine. 

- Accroche-toi. M'avertit-il.

Il me soulève avec précautions en glissant un bras dans mon dos et l'autre sous mes genoux.

Les miens entourent son cou puissant et je m'agrippe à lui comme si je redoutais qu'il ne disparaisse encore une fois. Tout en nichant mon visage contre lui, je laisse son odeur masculine imprégner mes sens.

En sortant de la ruelle, je jette un œil par-dessus son épaule. Le corps de mon agresseur git par terre et baigne dans une marre de son propre sang.

Mon estomac est prêt à rendre tout ce qu'il contient, mais j'arrive à me contrôler par je ne sais quel miracle.

Tu... Tu l'as tué... prends-je conscience.

- Il méritait bien pire, crois-moi.

Sa réponse me laisse dubitative sur le coup. Il a quand même pris une balle en pleine tête, le pauvre homme.

Mais la réalité c'est que, dans le fond, je ne ressens aucune pointe de culpabilité. Je devrais être bouleversée, choquée ou encore traumatisée par la situation... Mais non.

La seule chose qui me vient à l'esprit c'est que, oui, cet enfoiré a eu ce qu'il méritait.

Merci... dis-je en reposant ma tête sur l'épaule de mon garde du corps.

Pour ?

- M'avoir sauvé la vie...

En disant cela, je prends conscience que je lui suis redevable et ce sont les derniers mots que j'arrive à prononcer avant de sombrer.

*

KNOX

Allongée à l'arrière de la voiture, Eden somnole à moitié. 

Je la laisse se reposer, mais je veille sur elle en l'observant à travers le rétroviseur intérieur.

Elle présente de multiples blessures, mais celle sur sa hanche me parait la plus grave au vu de l'hémoglobine qui commence à s'étaler sur la banquette.

AmnesiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant