Chapitre 13

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La pluie s'abat avec violence sur mon pare-brise lorsque je passe le portail de la villa au volant de ma voiture.

Le ciel se dégrade dans un camaïeu de gris ne laissant aucune place à la moindre éclaircie et il est facile de deviner que l'orage ne va pas tarder à gronder.

Je n'ai pas pris le temps de me changer ou même de prendre une douche. Je suis encore en débardeur et des tâches de sang séchés recouvrent mes bras.

Je contourne la fontaine et me gare d'un coup de frein à main.

Le gravier crépite sous mes rangers alors que je me presse sur le perron et un éclair digne d'un flash d'appareil photo irradie pile au moment où la porte d'entrée s'ouvre.

Un majordome au cheveux grisonnant m'accueille avec une révérence m'invitant à entrer.

Mademoiselle.

Je le salue en hochant la tête et me dirige, furieuse, vers le bureau de Yann en ouvrant la porte sans prendre la peine de toquer.

- C'ÉTAIT QUOI CE BORDEL ?! Dis-je en pénétrant à l'intérieur alors qu'il est en pleine conversation avec deux de ses hommes.

D'un mouvement, il intime à ses sbires de quitter les lieux pour nous laisser discuter en privé.

Calme-toi.

- QUE JE ME CALME ?! CET ENFOIRÉ A FAILLI FAIRE FOIRER LA MISSION ! Lui réponds-je en montrant la porte du doigt comme si le fautif se trouvait à cet endroit.

Ses mains sont croisés tandis que ses index appuient sur son menton comme pour analyser la situation.

Il me répond d'un calme olympien :

Je sais.

- Ils ont réussi à en tirer quelque chose ? Demandé-je hors de moi en faisant les cent pas.

Pas encore... Il refuse de parler. M'apprend t-il en se levant et en boutonnant sa veste de costume.

Il installe sa cuisse sur l'avant de son bureau et récupère son café pour en boire une gorgée.

Laisse-moi m'en occuper !

Il gonfle sa poitrine pour prendre une inspiration et semble hésiter. Ses yeux s'arriment au miens pour me sonder et il m'avertit :

Je te laisse 20 min.

- 10 suffiront ! Rétorqué-je en me dirigeant vers la sortie.

Sans perdre de temps, j'emprunte les escaliers qui mène au sous-sol.

Lorsque j'ouvre la lourde porte en bois, il fait sombre, froid et humide. 

La pièce ressemble plutôt à un cachot et ne comporte qu'une minuscule embrasure ne laissant passer qu'un infime filet de lumière.

Au centre, se trouve un homme à genoux et dos à moi. 

Ses poignets sont retenus par des chaînes fixées sur les deux murs opposés. Sa tête pend dans le vide et de fines gouttelettes s'écoulent du plafond pour atterrir sur le haut de son crâne.

Vêtu uniquement de son pantalon, l'eau ruisselle sur le reste de son corps et malgré l'obscurité, je peux distinguer sa musculature plus que saillante.

J'attrape la seule chaise présente dans la pièce, la positionne face au détenu et m'installe à califourchon dessus.

Pour qui tu travailles ?

AmnesiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant