Chapitre 5

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EDEN

*

Allongée dans l'herbe, j'écoute le chant des oiseaux qui m'entourent et me sens complètement paisible.

Une ombre s'approche de moi, mais le soleil m'éblouit ce qui ne me permet pas de distinguer les traits de son visage. Je ferme les yeux, complètement sereine malgré cette intrusion inconnue.

Sa main me caresse les cheveux, glisse sur ma joue tendrement avant de me serrer puissamment la gorge.

L'atmosphère change subitement et mon décor agréable se noircit tout à coup.

Je commence à manquer cruellement d'air. J'essaie de lutter mais c'est comme si mes forces m'avaient quittées.

Un métal froid se positionne sur ma tempe et le bruit de la détonation résonne dans mes oreilles.

Restant consciente malgré ma blessure, une flaque de sang commence à se répandre partout autour de mon corps.

J'ai tout juste le temps d'apercevoir l'éloignement de la silhouette. Ma vision devient flou, et je sombre dans les ténèbres...

*

Je me réveille brusquement, et attrape instinctivement mon couteau papillon glissé sous mon oreiller et le tends face à moi prête à riposter.

La lame orientée vers l'extérieur de mon poignet, je garde la position tandis que ma respiration affolante me brûle la trachée.

Dégoulinante de sueur et le coeur battant à pleine vitesse, il me faut quelques secondes pour me remettre de mes émotions et me rendre compte de l'endroit où je me trouve.

Je lâche mon arme et mes mains tremblantes se posent sur ma gorge avec la sensation d'être encore en manque d'oxygène.

Ça avait l'air tellement réel.

J'arrive à la date fatidique de mon accident et tous les ans c'est pareil.

C'est une période où mes cauchemars se font plus intenses. Les scénarios sont différents à chaque fois mais ils finissent toujours de la même façon : un coup de feu.

Le soleil est déjà levé et Drogo dort encore étonnement. Il doit être crevé à cause de la randonnée d'hier. De toutes façon, aujourd'hui je dois aller à la salle et je ne peux malheureusement pas l'y emmener - je vais donc le laisser se reposer.

Mon regard se dirige vers mon réveil posé sur ma table de chevet mais il clignote et affiche 00:00.

Étrange.

Attrapant mon téléphone pour avoir l'heure précise, mes yeux s'écarquillent subitement lorsque je me rends compte qu'il est presque 09:30.

- Putain, fais chier !

Adam va définitivement me tuer. C'est le dernier entraînement avant l'événement de ce week-end et ma préparation physique et mentale est indispensable jusqu'au dernier moment.

Je me lève en trombe en écartant la couette d'un geste sec et m'aperçois que mes règles sont arrivées dans la nuit car mon drap est teinté d'un liquide rougeâtre.

Formidable.

J'ouvre les fenêtres de ma chambre pour aérer l'espace et enlève précipitamment le tissu taché pour le mettre à laver.

Je file prendre une douche rapide, m'injecte ma dose d'insuline et me prépare à la va-vite.

Dévalant les escaliers à une vitesse affolante, je manque de louper une marche mais je me rattrape de justesse sur la rambarde. Il ne manquerait plus que je me blesse avant le combat.

AmnesiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant