Chapitre 22

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POV INCONNU

Alors que je détruis le téléphone, un sourire s'immisce sans discrétion sur mes lèvres.

Maintenant que son garde du corps « officiel » ne s'occupe plus de sa sécurité, cela va être plus facile de l'approcher.

Même s'il est remplacé par ses deux autres collègues, je doute qu'ils soient réellement au courant de tout ce qui se trame en interne, car ils sont loin d'être aussi protecteurs avec elle.

Lorsque mon homme de terrain s'était introduit chez elle, il avait mis en place un micro dans sa chambre et je dois dire que cet équipement m'a été d'une grande utilité.

Ainsi, j'ai pu assister à sa descente aux enfers et ce, pour mon plus grand plaisir. 

Ses cris, ses pleurs et ses cauchemars quotidiens ont été une pure jouissance auditive.

Si au début j'avais du mal à croire qu'elle n'ait aucun souvenir de son passé, les preuves que j'ai eues en ma possession, m'ont bel et bien prouvé le contraire.

Et je dois l'avouer... Yann s'est donné beaucoup de mal pour la mettre à l'abri.

Mais à quel prix ?

Son plan était parfaitement ficelé et pourtant, j'y ai décelé la faille.

Il m'a fallu cinq ans. 

Cinq longues années pour démêler toute cette merde et me rendre compte que j'avais été berné.

À la base, je voulais l'éliminer rapidement. 

Mais après avoir découvert toute la supercherie, j'ai décidé de modifier légèrement mes plans. 

Elle doit mourir. Ça, c'est une certitude. Mais avant d'en arriver là, je compte bien profiter de la situation.

Je vais la guider pour qu'elle découvre d'elle-même la vérité et je les regarderai se déchirer avant de faire ma grande entrée.

Car avec les cartes que j'ai en main, je suis persuadé d'en tirer un avantage considérable...

*

EDEN

Depuis cinq jours, j'ai repris un semblant de vie normale.

Je suis retourné au travail où j'ai retrouvé ma clientèle et Yoshi. J'ai passé du temps avec Nora dans les magasins et les spas. Et je fréquente régulièrement la salle de sport pour le plus grand bonheur de mon coach.

Le fait que Léo & Maël aient emménagé à la maison m'aide également à aller de l'avant.

La colocation avec eux se passe bien et c'est plutôt étonnant moi qui suis plutôt du genre solitaire. Mais ces deux frangins sont tellement attachants qu'il est difficile de ne pas s'entendre avec eux.

Maël, c'est le rigolo de service. Il est toujours de bonne humeur et a toujours une blague ou deux sous le coude. Léo, lui, est plus posé. On sent que c'est l'ainé, car il endosse toutes les responsabilités.

Mes amis et mes deux gardes du corps se donnent tous un mal fou pour ne pas me laisser le temps de ruminer. 

Mais bien que je sois très occupé, dès que je me retrouve seule le soir dans mon lit, il s'immisce de nouveau dans mes pensées.

Comme si mon cerveau décidait de se venger.

À défaut de lui dédier mes journées, je lui consacre la totalité de mes nuits.

AmnesiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant