Amnesia

Chapitre 35

KNOX

— TOUT ÇA, C'EST TA PUTAIN DE FAUTE ! M'époumoné-je en fonçant sur Yann.

Je le terrasse d'une violente droite qui l'écrase contre le sol. Et bien qu'il ait perçu mon mouvement offensif, il est resté immobile, acceptant sans ciller sa sentence plus que méritée.

— KNOX ! ARRÊTE ! CALME-TOI !

D'une prise ferme, Léo m'emprisonne dans le dos, m'empêchant de lui porter le coup de grâce.

Après avoir attendu que mon agitation soit sous contrôle, il me libère de son emprise et me contourne pour m'adresser un regard empreint de compassion.

— ASSIEDS-TOI. M'ordonne-t-il en désignant le sofa derrière moi.

Sans opposer de résistance, je le laisse me guider sur le canapé foncé alors qu'il reprend place devant son ordinateur aux côtés de son frère. 

Je suis tellement perdu dans mes pensées que je n'entends même pas leurs doigts s'affairer sur les claviers.

Les mains emprisonnant mon visage, je cherche désespérément le moyen d'affronter - une seconde fois - son décès, alors que la perspective de pouvoir me relever semble être au-dessus de mes capacités.

— J'AI RÉUSSI À ME RECONNECTER ! S'écrit Maël. Comme le disjoncteur a sauté, cela a fragilisé leur système de sécurité. J'ai du son et un visuel sur la totalité des caméras du bâtiment.

Je reste insensible à l'exclamation de mon collègue. Il n'arrive même pas à retenir mon attention car la même phrase tourne en boucle dans ma tête.

« Elle est morte. »

— OH PUTAIN, KNOX !

Le ton de sa voix me pousse à lever la tête dans sa direction, bien qu'il reste focalisé sur son ordinateur.

— ELLE A OUVERT LES YEUX ! Lâche-t-il.

Je bondis vers le grand écran, mais pourtant, en regardant de plus près, son corps est toujours inanimé. 

D'un œil noir, je fixe mon collègue en lui transmettant mon hostilité silencieuse.

— KNOX, JE TE JURE QU'ELLE A OUVERT LES YEUX !

Je prends une profonde inspiration et redirige mon attention sur la vidéo en direct.

Le Dr Andrew ne se trouve plus dans la pièce, mais deux hommes surgissent dans le champ de la caméra.

Mon sang bouillonne alors que l'un d'eux se rapproche d'elle pour la détacher. Cet enfoiré lui renifle les cheveux en lui murmurant sûrement des trucs dégueulasses à l'oreille. Puis l'instant d'après, la situation prend une tournure imprévue, me laissant bouche bée.

Putain. de bordel. de merde.

*

« EDEN »

Il faut que je sorte de là.

Un coup d'œil à mes membres liés suffit à me rappeler que je suis dans une mauvaise posture.

Ma mère m'a souvent transmis à travers ces histoires, qu'une femme est largement capable de s'en sortir seule. 

Et c'est précisément ce que je compte faire.

Des voix résonnent depuis le couloir tandis que je réfléchis pour élaborer un plan. Les échos de leur pas me portent à croire qu'ils ne sont que deux.