Amnesia

Chapitre 17

*

Le front trempé de sueur, Knox se bat contre l'un de nos hommes dans la salle d'entraînement.

Des tatamis de couleurs grises recouvrent le sol et quelques-uns de nuances noires les encadrent afin de définir la zone d'hostilité.

- REMONTE-MOI TA GARDE ! ARRÊTES DE VOULOIR ABSOLUMENT FRAPPER LE PREMIER ! ANALYSE LA TACTIQUE DE TON ADVERSAIRE ! Hurlé-je.

Il avait beau être doué avec une arme dans les mains, il ne valait plus grand-chose une fois qu'elles étaient vides et c'est d'ailleurs comme ça que j'avais réussi à le coincer lors de notre rencontre.

Il faut dire que j'avais eu un bon mentor et, de ce fait, peu de personnes pouvaient rivaliser avec mon corps à corps. 

D'aussi loin que je me souvienne, j'avais commencé à apprendre les arts martiaux dès que j'ai pu me tenir debout. 

Autrement dit, il n'avait quasiment aucune chance contre moi.

Tout en marchant, les mains dans le dos, j'observe sa technicité. Bien que je le reprenne sur quelques détails, je devais l'avouer... 

Il avait très vite appris.

Voilà plusieurs mois que notre arrangement avait commencé et, même si nos débuts avaient été quelque peu chaotiques, nous nous étions - au fur et à mesure - inévitablement rapprochés. 

Je m'occupais de l'entraîner au combat tandis qu'il me perfectionnait dans les armes et le tir.

Ayant pris conscience mutuellement que nous avions chacun des connaissances à nous apporter, la méfiance du début s'était dissipée progressivement pour laisser place - contre toute attente - à une complicité hors du commun.

En même temps, nous devions nous faire confiance à 100 % pour les missions qui nous étaient confiées et surtout, il était primordial que l'on puisse compter l'un sur l'autre si jamais les choses venaient à tourner mal.

Moi qui avais toujours été d'une rigueur à toute épreuve dans le cadre de mon travail, ce grand brun tatoué avait réussi, malgré tout, à m'adoucir.

Les vibrations de mon téléphone me sortent de mes réflexions et tout en me concentrant sur mon écran, je me fais surprendre lorsque deux bras puissants viennent m'encercler dans le dos.

Son odeur reconnaissable entre mille, je lève les yeux au ciel pendant que Knox me murmure à l'oreille :

- Qu'est-ce que je t'ai déjà dit ?! Il faut toujours assurer tes arrières !

J'ai beau ne pas voir son visage, j'entends son sourire dans mon cou.

Il est toujours tellement sûr de lui !

En guise de réponse, je lui envoie avec force mon coude direct dans les côtes - ce qui le fait lâcher prise immédiatement.

- Et toi, tu n'as toujours pas compris qu'il faut que tu arrêtes de me sous-estimer ! Lui rappelé-je en me marrant.

- Tu as raison, je m'incline ! Se moque-t-il en massant la zone douloureuse.

- Fais gaffe, la prochaine fois c'est dans tes couilles ! Le préviens-je en m'éloignant.