Chapitre 21

622 32 100
                                    

KNOX

🎵To Good at Goodbye - Sam Smith

Assis sur le canapé tout seul, je fixe le vide droit devant moi. 

Je n'ai pas même pas pris la peine d'allumer la lumière. 

Le silence de la pièce est en totale opposition avec le vacarme de pensées qui tambourine dans ma boite crânienne.

Nous sommes rentrés de Vegas vers 23 h ce dimanche soir et depuis notre altercation, la fin du week-end a été des plus glaciale. 

Comme avant, le trajet retour a été silencieux et dès lors que nous sommes arrivés à la maison, elle s'est empressée de s'isoler dans sa chambre.

Ses mots résonnent encore dans ma tête...

« Ne t'approche plus de moi. »

J'expire fortement pour essayer de chasser les émotions qui me submergent, mais en vain. 

Rien ne vient soulager le poids qui écrase ma poitrine.

La déception se lisait sur son visage. Je sais à quel point ça a dû lui coûter de s'ouvrir à moi et... J'ai tout gâché.

Je pince l'arête de mon nez et, de mes doigts, je contiens les larmes qui menacent de s'échapper. 

Ma tête bascule en arrière sur le coussin. Peut-être qu'avec un peu de chance, mon corps va les réabsorber.

Face aux étoiles à travers la baie vitrée du plafond, je songe à la confession qu'elle m'avait faite sous ce même paysage.

« J'aimerais une vie plus tranquille : un chien, une maison et devenir tatoueuse. »

Au même instant, la tête de Drogo vient se poser sur ma cuisse comme s'il avait senti ma détresse. 

Cherchant les caresses avec le bout de son museau, il pousse avec vigueur ma main afin qu'elle prenne place entre ses oreilles.

J'essuie l'humidité qui a - quand même - décidé de couler sur mes tempes et l'observe avec tendresse en accédant à sa demande.

Si tu savais à quel point elle était heureuse quand elle a découvert ta bouille... Lui confié-je.

Je m'en souviens comme si c'était hier...

Nous étions dans le salon de la villa avec le feu dans la cheminée qui crépitait. L'odeur du pin emplissait la pièce et les guirlandes illuminaient son visage par intermittence.

Tout en déballant son cadeau avec la plus grande délicatesse, elle avait découvert Drogo dans un coin de la boite. Face à l'émotion, elle avait fondu en larmes avant de l'attraper pour le câliner profondément dans ses bras.

Il était minuscule.

Je lui avais mis un ruban de soie rouge autour du cou et j'avais réussi - après plusieurs tentatives désastreuses - à faire un nœud présentable grâce au visionnage de plusieurs vidéos Youtube.

Étant assis par terre, elle m'avait littéralement sauté au cou et nous avait fait tomber tous les deux à la renverse.

Elle m'avait embrassé avec vigueur en pressant son corps contre le mien. Et tout en balayant une mèche de son front, je lui avais rétorqué sur un ton moqueur :

« - Content que ton cadeau te plaise, mais tu sais, si tu veux me remercier, tu n'as pas besoin de me torturer. Tu peux t'occuper de moi tout de suite... » accompagné d'un clin d'oeil tout en passant mes mains derrière ma nuque.

AmnesiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant