Chapitre 7

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EDEN

La veille...

Yann m'a rejointe quelques minutes après avoir allumé l'ordinateur, se plaçant debout derrière mon fauteuil.

Triturant mes ongles du pouce-annulaire en fumant, je laisse défiler les images en noir et blanc de la vidéo-surveillance.

Depuis la caméra extérieure, on me voit rentrer de ma randonnée avec Drogo - il doit être aux alentours de 22H30.

Il ne se passe rien de particulier les heures suivantes donc j'accélère la vitesse de diffusion jusqu'à ce que Yann semble apercevoir quelque chose.

- Attends, Attends !

J'appuie sur pause et remets en arrière pour revenir au moment où il le souhaite.

Sur le trottoir d'en face, on distingue difficilement une personne de dos. Elle s'approche du coupe-circuit et passe quelques minutes dessus.

Habillé de noir avec une capuche sur la tête, il est impossible de voir la moindre parcelle de son corps. Cependant, la carrure laisse à penser qu'il s'agit d'un homme.

On le voit ensuite se retourner pour faire face à la maison, marquer l'arrêt quelques secondes puis s'avancer vers elle.

Soudain, l'image grésille très légèrement et la silhouette se volatilise tout à coup de l'écran.

Ma cigarette manque de tomber de mes lèvres qui se sont légèrement ouvertes, surprise par cette disparition. Je les referme aussitôt et positionne mes doigts sur le pavé tactile afin de replacer le curseur pour rejouer la scène.

Ayant le même réflexe, on se rapproche tous les deux de l'écran afin de mieux voir ce qu'il se passe.

- Il a utilisé un brouilleur l'enfoiré !

Je me retourne pour lui jeter un regard rempli d'interrogations, il m'explique :

- C'est un appareil qui altère le signal de l'alarme. Il permet de passer inaperçu sur les caméras dès que tu t'approches du dispositif à l'intérieur de la maison.

Je laisse un blanc le temps de comprendre et poursuis :

- D'accord, mais pourquoi il fait ça ? Qu'est-ce qu'il me veut ? Il coupe l'électricité, crève mon pneu, me harcèle d'appels, s'introduit chez moi et m'agresse !

Il fronce les sourcils et ne retient que la fin de ma phrase.

- Comment ça ?!

Tout en relevant mes cheveux, je lui montre les marques présentes sur mon cou en lui expliquant par la même occasion mon cauchemar - qui au final, n'en était pas du tout un.

- Putain, fais chier !

Je le vois faire les cent pas, les mains sur les hanches en réfléchissant :

- C'est difficile de répondre à tes questions mais tu sais... en fonction des profils et des motivations, certains prennent un malin plaisir à instaurer un climat de peur... et ça passe par toute formes d'intimidation. Mais le fait qu'il s'en prenne à toi si rapidement prouve qu'il ne faut pas sous-estimer ses intentions.

- Il faudrait peut-être que j'aille à la poli...

- NON ! me coupe t-il précipitamment.

Je fronce les sourcils ne comprenant pas sa réaction mais il reprend rapidement :

- C'est juste que... c'est inutile. J'ai des amis flics sur L.A, je vais les contacter. Je m'en occupe, ne t'inquiète pas me rassure t-il

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