Chapitre 29

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EDEN

Il est quatre heures du matin quand l'agitation de Drogo me tire de mon sommeil.

En même temps ce n'était pas difficile, je ne faisais que somnoler car j'ai eu du mal à fermer l'œil après la révélation de Nora. 

Je ruminais en essayant d'assembler toutes les pièces du puzzle... 

De nombreuses théories ont fleuries dans ma tête, cependant aucune d'entre elles n'était rationnelle.

Mais au plus profond de moi je sens que tout est lié, seulement un élément important m'échappe et je ne parviens pas encore à l'identifier.

J'ai finalement réussi à m'endormir enveloppée par la chaleur de Knox, mon oreille collée contre sa cage thoracique pendant qu'il glissait ses doigts dans mes cheveux. Ses battements de coeur et ses caresses m'ont apaisée et mon inquiétude a fini par se dissiper.

D'ailleurs, où est-il ?

En étirant mon bras, je constate que la place qu'il occupait dans le lit est vide. Ceci dit, elle est encore tiède ce qui veut dire qu'il vient à peine de partir.

Je me redresse et constate que seul le scintillement de la lune éclaire la chambre. Ses rayons lumineux passent à travers la fenêtre et me permettent de voir mon fidèle compagnon qui piétine nerveusement en couinant.

Qu'est-ce qu'il y a Drog... ?

J'ai à peine le temps de finir ma phrase, qu'un bruit étrange capte mon intérêt. L'origine du son a l'air de provenir du rez-de-chaussée.

Mon chien monte précipitamment dans le lit et grogne en montrant les dents tout en fixant la porte. Positionné devant moi tel un protecteur avec ses oreilles dressées, il est prêt à attaquer la moindre personne qui osera s'aventurer dans la pièce.

Sans attendre, je récupère mon couteau dissimulé sous mon oreiller et me lève en marchant sur la pointe des pieds. Mon molosse me suit à la trace.

Une fois près de la porte, je saisis la poignée et l'actionne sans faire de bruit, mais un frisson de panique m'envahit lorsque je découvre une ombre derrière celle-ci.

Il me faut quelques secondes pour que mes yeux s'habituent à l'obscurité et parvenir à identifier les traits de mon garde du corps. 

La main sur la poitrine, je m'efforce de maîtriser la cadence effrénée de mes pulsations cardiaques qui se sont emballées et l'engueule silencieusement avec de grands mouvements expressifs.

Knox est torse nu et porte son jogging gris qui lui descend scandaleusement sur les hanches. Même si ma salive s'accumule progressivement à la commissure de mes lèvres, mon esprit s'alarme rapidement, car je détecte son flingue dans les mains.

Il tapote ma bouche pour me faire garder le silence et tend l'oreille pour écouter ce qu'il se trame à l'étage inférieur. Il saisit son téléphone et lance le logiciel des caméras de surveillance de la maison.

Sur les images en noir en blanc, on distingue clairement une poignée d'hommes pénétrer dans la maison.

Tu ne bouges pas d'ici. Décrète-t-il en me saisissant délicatement le poignet.

Il insiste sur chaque mot tandis qu'il diminue l'espace entre nous. Son souffle frôle mon visage pendant que son pouce caresse mon articulation. Il contemple mes lèvres avec incertitude, mais se ravise finalement.

- Reste là. Je reviens vite.

- Knox... Non !

Je n'ai pas le temps de le retenir qu'il a déjà pris la fuite.

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