Chapitre 12

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EDEN

Je suis d'une humeur massacrante et ce n'est pas seulement à cause de mes règles.

J'ai regagné ma chambre dès que nous sommes rentrés pour me glisser sous la douche dans l'espoir de me calmer. Cette dernière a soulagé mes muscles endoloris mais certainement pas la tempête émotionnelle qui se déchaine en moi.

De toute façon c'est simple, je ne le supporte pas. Il me sort par les yeux et il n'y a pas une minute où je n'ai pas envie de l'étrangler.

Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour mériter ça ?

Enroulée dans ma serviette blanche, je noue un turban sur mes cheveux et enclenche la musique à un volume sonore faible.

J'attrape la bouteille d'eau près de ma table de chevet et bois quelques gorgées avant de m'affaler sur mon lit. 

Ces derniers jours ont été tellement intenses que je suis crevée. Les valises présentes sous mes yeux peuvent en témoigner.

TAC.

Regardant le plafond, j'essaie de vider mon esprit et de contrôler ma respiration.

Mes paupières se ferment de fatigue et malheureusement mes pensées se dirigent vers un visage que je préférerai oublier. 

Revivant la scène lorsque je l'ai mis à terre à la salle d'entraînement, mes sens se réveillent tout à coup. Et étonnamment, je me surprends à apprécier chaque détails de ses traits.

Ses yeux bruns en amande.

L'anneau en argent sur sa narine.

Ses lèvres charnues.

Sa peau tatouée...

Mais mon flash cesse soudainement lorsqu'une vilaine crampe menstruelle me rappelle à l'ordre. Digne d'un coup de poignard dans l'utérus, je me recroqueville pour laisser passer cette douleur.

Argh !

Une fois mon spasme calmé, je reprends doucement ma position initiale.

TAC.

Drogo s'installe à mes côtés, j'en profite pour le caresser et lui parle comme s'il pouvait me répondre :

C'est agaçant parce que j'ai vraiment la sensation de l'avoir déjà-vu...

Il émet un couinement et pose sa tête sur mon ventre.

- ... mais je n'arrive pas à me souvenir. 

Et plus je passe du temps avec lui et plus cette impression se renforce. 

TAC.

Mais... C'est quoi ce bruit ?

Je me redresse, fais coulisser la baie vitrée et me penche par-dessus le garde corps pour essayer de distinguer la moindre anomalie dans mon jardin. Mon rythme cardiaque s'accélère quand je repère une masse sombre qui se déplace dans le noir.

La seconde d'après, je reçois un projectile dans l'oeil. Je porte ma main sur ce dernier et recule de quelques pas lorsque j'entends :

OH PUTAIN, FAIS CHIER ! Murmure la voix que je reconnaitrais entre mille.

Tout en fronçant les sourcils pour distinguer la silhouette, je m'incline à nouveau.

NORA ?! braillé-je

- Chhhhuuut ! Tais-toi on va s'faire griller ! M'engueule t-elle

Qu'est-ce que tu fous là ? Lui demandé-je le moins fort possible.

AmnesiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant