Amnesia

Chapitre 8

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IVY

Les premières lueurs du matin glissent sur ma peau, m'éveillant doucement.

Je m'étire en m'enfonçant dans le matelas pour émerger lentement du sommeil. Mon mouvement fait renaître une sensibilité aux creux de mon intimité me rappelant nos étreintes de la nuit passée.

En y repensant, un sourire béat s'empare de moi.

Je me tourne, espérant trouver le coupable de ces délicieuses courbatures, mais malheureusement, je constate que la place à côté de moi est déserte. 

La fraîcheur des draps m'indique que Knox est parti depuis un bon moment.

C'est donc avec une pointe de déception, que je m'étends sur le dos en fixant le plafond, submergée par une sensation de vide.

Il me manque déjà.

Son retour est prévu dans trois jours et je n'ai d'autre choix que de supporter son absence. Il va falloir que je m'occupe, car si je ne fais rien, l'inquiétude va me ronger et je vais déprimer.

À l'époque, lorsque nous partions en mission, tout contact extérieur était strictement interdit. Cela était trop dangereux et risquait de compromettre l'opération. En général, un appel de la part d'une équipe en déplacement était rarement porteur d'une bonne nouvelle donc mieux valait ne pas en recevoir.

Perdue dans mes pensées, le nœud dans ma gorge s'allège lorsque Drogo me grimpe dessus. Je me courbe sous son poids en riant alors qu'il tente de me lécher le visage. Nous nous affrontons quelques minutes dans la bonne humeur, puis je finis par m'extraire du lit.

Après m'être injectée ma première dose d'insuline de la journée, je fais un passage éclair sous la douche, m'habille à la hâte puis quitte ma chambre accompagnée de mon fidèle compagnon.

Quelque peu affamée, je rejoins la cuisine. Mon estomac gargouille dès lors que je m'empare d'un croissant sur le plan de travail. Drogo, quant à lui, se précipite sur sa gamelle déjà préalablement remplie.

Je m'assieds au bar pour commencer à déjeuner, mais je n'ai même pas le temps de croquer dans ma viennoiserie, que la voix de Yann retentit dans mon dos :

— Ah, tu es enfin réveillée ! Viens avec moi 'Vy, j'ai quelque chose à te montrer.

— Quoi ? Maintenant, tout de suite ?

— Oui. Maintenant, tout de suite. Répète-t-il en sortant de la pièce.

Heu... Ok.

Constatant que je n'ai pas d'autre option, je me résigne en reposant l'aliment dans le panier gourmand.

Je m'apprête à faire signe à Drogo de me suivre, mais le pauvre me jette un regard contrarié puis fixe son bol de croquettes à peine entamé.

— Reste ici, si tu veux. Lui dis-je en lui caressant la tête.

Alors que le ciel bleu accompagne notre promenade dans le jardin, mon parrain reste muet. Après cinq longues minutes de marche à travers la propriété, je finis par briser le silence.

— Yann, tu peux me dire ce qu'on fait ici ?

— J'aimerais que tu rencontres le reste de l'équipe.

Pardon ?

Sans me laisser le temps de réagir, il ouvre la lourde porte en acier du hangar. Elle pousse un léger couinement, mais il n'est rien en comparaison au vacarme qui émane à l'intérieur.