Chapitre 11

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EDEN

Aujourd'hui, je reprends le travail après ces quelques jours de congés. 

Et même s'il n'ont pas été de tout repos, je suis contente d'y retourner. Bon, le seul point négatif c'est que Knox est obligé de m'accompagner...

J'ai repensé à notre conversation d'hier matin et il a raison, il faut que je la joue plus fine. Je ne peux pas le renvoyer de mon plein gré car j'ai promis à Yann que je ne ferais pas d'histoires. 

Ma tasse se remplit de café lorsque j'entends l'eau de la douche à l'étage. Il a pris la seconde salle de bain car il était absolument hors de question que je lui laisse l'accès à la mienne puisqu'elle se trouve dans ma chambre. 

Je tapote mes ongles courts vernit de noir sur le plan de travail en attendant que ma boisson termine de couler, lorsqu'une idée me vient à l'esprit.

Après tout, rien ne m'empêche de le tourmenter un p'tit peu !

Croquant dans mon Oréo - j'adore ces petits gâteaux - je me rapproche de la chaudière pour mettre mon plan machiavélique en marche.

Mon doigt appuie sans aucune hésitation sur le bouton « OFF ».

J'entend un cri aigu provenant de la salle de bain et je glousse comme une gamine sans pouvoir m'arrêter. Ma main tente d'étouffer ce fou rire silencieux alors que je reprends place sur ma chaise.

C'est avec la mine renfrognée qu'il descend les escaliers, quelques minutes plus tard. Il pénètre dans la cuisine et s'affaire près du plan de travail sans m'adresser un mot.

Je me cache derrière mon verre de jus et prends de grandes gorgées pour ne pas avoir à croiser son regard. 

Il récupère une pomme dans le panier de fruit et se dirige vers l'évier afin de la rincer.

Son dos me fait face et j'en profite pour le lorgner discrètement.

Il porte un jean Levi's qui lui moule parfaitement les fesses et un débardeur blanc qui tranche avec l'encre noire qui orne sa peau. Ses motifs remontent jusqu'aux tempes, ne laissant que son visage intact.

Je me questionne secrètement jusqu'où il est tatoué puisque chaque parcelle que j'ai pu voir jusqu'à présent, l'était.

Essayant de détailler quelques dessins à distance, mon regard se concentre sur celui qu'il porte dans la nuque. Il me dit vaguement quelque chose et je suis presque sur de l'avoir déjà vu quelque part.

Mais il coupe court à mon inspection en me demandant sans se retourner :

La vue te plaît ?

- Que... Quoi ?! Je... Je n'vois pas de quoi tu parles...

Ma voix me fait défaut, puisque je bégaye d'un ton mal assuré. Mon front clignote « MENTEUSE » mais je fais tout pour ne pas le montrer.

Il poursuit en pivotant vers moi :

Tiens. me dit-il en apportant ma tasse que j'avais oublié près de la machine.

- Mer... Merci lui réponds-je surprise de son attention.

Il croque franchement dans sa pomme et me préviens :

Tu f'ras gaffe, t'a un peu de bave là sur un ton moqueur en me montrant la commissure de mes lèvres.

Mes yeux se lèvent au plafond tandis qu'il se marre avant de sortir de la cuisine.

AmnesiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant